Jonzac: un anesthésiste proche de Joël Le Scouarnec jugé pour visionnage d'images pédopornographiques

L'anesthésiste a été suspendu par l'hôpital de Jonzac. - BFMTV
L'anesthésiste a été suspendu par l'hôpital de Jonzac. - BFMTV

Une coïncidence malheureuse pour l'hôpital de Jonzac. Un anesthésiste est jugé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Saintes pour "visionnage d'images pédopornographiques". Il pratiquait dans cet établissement de Charente-Maritime, le même où exerçait Joël Le Scouarnec, ce chirurgien digestif soupçonné de 350 cas de pédophilie tout au long de sa carrière.

Jean-André Cuot n'est pas un inconnu de la justice. En 2008, il a déjà été condamné à 3 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende pour "détention d'images pédopornographiques". À l'époque, des perquisitions avaient été menées chez le médecin. 3.00 photos de très jeunes enfants "très choquantes", diront les enquêteurs, avaient été découvertes sur les ordinateurs saisis. L'homme avait reconnu avoir téléchargé et visionné ces images, qui l'excitaient.

L'anesthésiste suspendu

Le médecin avait été autorisé à exercer. Son nom revient aux yeux des enquêteurs lorsque ces derniers travaillent sur l'affaire Le Scouarnec. À l'époque, la vie du chirurgien, qui vient d'être dénoncé par une petite voisine devant laquelle il s'est exhibé et qui l'accuse de l'avoir violée, est passée au crible. En épluchant les fadettes, les factures téléphoniques détaillées, les gendarmes découvrent trois conversations entre les deux praticiens.

L'anesthésiste est alors entendu comme témoin dans le cadre de cette enquête, comme l'a révélé France Info. Spontanément, il avoue aux enquêteurs continuer à visionner des images pédopornographiques. "Le docteur (Jean-André) Cuot a fait l'objet d'une mesure de suspension dans l'intérêt du service, à effet immédiat", a annoncé dans la foulée de ces révélations le Centre hospitalier de Jonzac.

Jusqu'à 2 ans de prison

Le conseil de l'Ordre des médecins avait annoncé en mars dernier vouloir porter plainte contre Jean-André Cuot. Une plainte à titre conservatoire portée devant les chambres disciplinaires. Elle devait être examinée début avril lors de la cession de l'Ordre qui devait valider ou non cette procédure. Il encourt aujourd'hui jusqu'à deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

Joël Le Scouarnec sera lui jugé du 30 novembre au 3 décembre prochain, après avoir été repoussé en raison de la crise du coronavirus, pour une première série de faits concernant deux anciennes voisines mais aussi deux de ses nièces. L'enquête se poursuit après l'identification de 350 victimes potentielles de l'ancien chirurgien grâce à la découverte de carnets dans lesquels ils évoquaient des scènes d'abus sexuels.

Article original publié sur BFMTV.com