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Jonathan Binet, plaidoyer pour la retraite des cadres

Présentée en galerie parisienne, l’exposition «Diptych» de l’artiste français réunit une série de toiles dont les châssis tiennent le rôle principal.

Pas de couleurs ou si peu - une fragile traînée de poudre rose vaporisée au spray, sinon c’est blanc -, pas de touche, pas de matière… A ce stade, à la galerie Balice Hertling, la peinture de Jonathan Binet n’en est plus vraiment une. Ses toiles sont pour la plupart laissées vierges, à moins qu’elles ne se soient tout bonnement fait la malle, ne laissant derrière qu’un lourd châssis de métal. Vissé au mur, ce cadre qui ne met plus rien en valeur sinon lui-même (et les murs blancs de la galerie) est aussi massif que bancal parce qu’un autre vient se greffer à lui. Deux cadres pour rien, deux cadres, l’un sur l’autre, un peu de guingois, qui chacun cherche sa toile… On a tous les ingrédients d’une peinture désossée, un programme à la Support/Surface, le groupe qui dans les années 70 a entrepris une révision complète de la mécanique picturale en déboulonnant au passage ce que la pratique a de grandiloquent au profit de matériaux et de techniques artisanales et vernaculaires. Mais cet aspect-là de ses aînés, Binet ne le retient pas. Les châssis métalliques sont lourds, bien usinés et solides, tout comme les joints, les attaches, les vitres et les fonds en bois qui équipent parfois les tableaux. Donc il n’y a toujours pas de toile en vue mais tout le reste, tout ce qui la couve et l’accueille d’ordinaire (y compris la galerie), tout l’environnement technique, spatial et symbolique se tient bien au garde-à-vous, viril, sévère.

Trop sans doute : on comprend (peut-être à tort) que si les toiles et les peintures ont filé, c’est que leurs conditions d’apparition (de conservation) ne vont pas ou plus à cet environnement. Qu’elles s’y sentaient écrasées, dominées, flouées. La preuve, certaines sont revenues - il faut voir dans quel état : l’artiste les a manifestement fait rentrer sans ménagement dans le cadre. Par endroits en (...)

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