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John Kerry promet d'aider Alger dans sa lutte contre Aqmi

ALGER (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a promis jeudi à l'Algérie de renforcer la coopération entre Washington et Alger dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, où opère l'une des branches les plus actives d'Al Qaïda. "Nous souhaitons réellement travailler de manière coopérative, et le faire de manière à ce que les services de sécurité algériens aient les moyens et la formation requis pour vaincre Al Qaïda et les autres groupes terroristes", a dit John Kerry lors d'une conférence de presse commune avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, dans le cadre du dialogue stratégique algéro-américain. Ramtane Lamamra a plaidé pour que les Etats-Unis partagent davantage leurs renseignements avec les pays de la région. "Ce que les Etats-Unis peuvent faire, parce que personne d'autre ne peut le faire, c'est par exemple partager leurs renseignements électroniques avec les forces armées et les agences de sécurité dans la région. C'est un saut qualitatif que seuls les Etats-Unis peuvent fournir", a dit le ministre algérien. Le chef de la diplomatie américaine a également été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, victime d'un accident vasculaire cérébral il y a un an et qui à 77 ans brigue un quatrième mandat présidentiel le 17 avril. La télévision algérienne a montré le chef de l'Etat accueillir John Kerry et s'entretenir avec lui, avec l'aide d'un interprète, sur les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, alliés dans la lutte contre l'activisme islamiste. "Vous avez la technologie, vous avez des renseignements que nous n'avons pas", a dit Abdelaziz Bouteflika à son interlocuteur. "Ce que nous souhaiterions, c'est avoir les informations en temps réel (...) au Sahara, dans la région du Sahel", a-t-il ajouté. Auparavant, la télévision avait montré le président algérien en discussion avec l'émir du Qatar, qui se trouvait en visite à Alger. Initialement programmée en fin d'année dernière, la visite de John Kerry à Alger intervient à deux semaines de l'élection présidentielle, au point que le secrétaire d'Etat s'est vu reprocher de soutenir ainsi indirectement le chef de l'Etat. "Nous espérons un scrutin transparent et conforme aux normes internationales. Les Etats-Unis travailleront avec le président choisi par le peuple algérien", a dit le chef de la diplomatie américaine, qui a aussi souhaité le renforcement des liens économiques et d'investissement entre Washington et Alger. (Lesley Wroughton; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)