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Joe Cocker, chapeau bas

Joe Cocker sur le plateau de l'émission allemande «Wetten, dass..?», à Freiburg, en 2007.

Le rocker à la voix éraillée et au physique arrondi est mort ce lundi d’un cancer du poumon.

On doit au moins deux moments définitivement ancrés dans la psyché collective à Joe Cocker, décédé lundi à 70 ans des suites d’un cancer du poumon selon son manager, qui l’a annoncé en début de soirée sur la chaîne ITV News.

Le premier se déroulait le dimanche 17 août 1969 à Woodstock, où Cocker et son Grease Band a notamment interprété une version remaniée de With a Little Help From My Friends des Beatles. De la bondissante chanson originale, il ne restait rien ou presque, emportée par des bourrasques de guitares qui semblaient avancer comme l’orage sur le site du festival, emportée surtout par un Joe Cocker que tout le monde ou presque découvrait, en chemise tie and dye de hippie, agité de spasmes impressionnants qui resteront toute sa carrière sa marque de fabrique. A l’époque du festival géant, le chanteur britannique a 25 ans et une belle carrière devant lui, qu’il invente sous les yeux de toute une génération, mimant les notes de son guitariste et chantant d’une voix brisée que l’on n’oublie pas.

Skiffle. Le second moment est une scène du film 9 semaines et demi en 1986, dans laquelle, sur un CD d’une modernité alors implacable, Kim Basinger se déhanche pour Mickey Rourke sur You Can Leave Your Hat On. Là encore, la chanson n’appartient pas à Cocker, elle a été écrite et enregistrée par Randy Newman sur son album essentiel Sail Away de 1972, mais Joe Cocker se l’est appropriée comme l’extraordinaire interprète qu’il était, avec ses raclements de gorge secs et son accent du nord de l’Angleterre.

Né en 1944 à Sheffield, John Robert Cocker faisait partie de cette génération de Britanniques élevés au son du rock naissant et surtout du skiffle, un folk nourri de country et de blues qui influença aussi les Beatles et les Rolling Stones. Comme beaucoup, il monta donc un premier groupe sous un pseudonyme bien américain, Vance Arnold and the Avengers, dont il ne reste qu’un (...)

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