Joe Biden raconte que Nancy Pelosi et les cadres démocrates ont précipité son éviction
ÉTATS-UNIS - Ils sont nombreux à l’avoir poussé vers la sortie. Dans une interview diffusée ce dimanche 11 août à la télévision CBS, Joe Biden a admis avoir renoncé à un dernier mandat sous pression de son camp démocrate. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, lui a particulièrement mis la pression.
Le président des États-Unis, qui a abandonné le 21 juillet la course à la Maison Blanche, a expliqué que des parlementaires démocrates avaient exprimé de sérieuses craintes sur leurs chances d’être réélus lors des législatives partielles qui se tiendront le même jour que la présidentielle, le 5 novembre.
Grosses interrogations
« Un certain nombre de mes collègues démocrates à la Chambre (des représentants) et au Sénat ont pensé que j’allais leur porter préjudice », a-t-il reconnu en ne mentionnant que Nancy Pelosi.
President Biden sits down with CBS News chief election & campaign correspondent @costareports for his first interview since announcing his withdrawal from the presidential race. He talks about his decision and his family; his support of the Harris-Walz ticket; and what he sees as… pic.twitter.com/njNECYJVCV
— CBS Sunday Morning 🌞 (@CBSSunday) August 11, 2024
La très influente ancienne cheffe des démocrates à la Chambre a reconnu la semaine dernière qu’elle avait prévenu que la campagne de Joe Biden, 81 ans, ne conduirait « pas sur le chemin vers la victoire », en raison de son âge et face au « danger » de Donald Trump.
L’élue californienne avait aussi estimé début juillet qu’il était « légitime » de s’interroger sur la santé du président à l’approche de l’élection présidentielle.
Depuis trois semaines, la presse américaine affirme que Nancy Pelosi, qui n’a jamais soutenu Joe Biden pour un dernier mandat, et l’ancien président Barack Obama ont fait pression sur le locataire de la Maison Blanche pour qu’il jette l’éponge.
Alors, « j’étais préoccupé par le fait que si je restais dans la course, vous m’interrogeriez uniquement là-dessus », a répondu l’intéressé sur CBS qui a réalisé ce court entretien il y a quelques jours à la Maison Blanche.
Son « âge » est entré dans la balance
Visiblement en meilleure forme que lors de son débat désastreux le 27 juin en direct sur CNN face à Donald Trump, Joe Biden a aussi reconnu à demi-mot que son âge avait pesé dans sa décision de se retirer.
« Je peux à peine dire l’âge que j’ai (...) J’ai du mal à le sortir de ma bouche », a admis l’octogénaire, qui cherche de plus en plus souvent ses mots et dont l’expression orale d’une voix faible et enrouée est parfois difficile à comprendre.
Il a toutefois assuré qu’il n’avait « pas de problème grave » de santé et que le soir de ce débat calamiteux contre Donald Trump il était « vraiment, vraiment, dans un mauvais jour (...) parce que malade ».
Après son retrait, Joe Biden a immédiatement soutenu sa vice-présidente Kamala Harris, 59 ans. Aussitôt en campagne, l’ancienne procureure et sénatrice de Californie, une femme noire d’origine jamaïcaine et indienne, est assurée d’être investie par la convention du Parti démocrate à Chicago du 19 au 22 août, avec son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz.
« Obligation pour le pays »
« J’ai une obligation envers le pays de faire la chose la plus importante qui est en notre pouvoir : nous devons, nous devons battre Trump », a martelé Joe Biden, promettant de faire campagne avec le « ticket » Harris/Walz qui bénéficie d’un élan au sein du Parti et des électeurs démocrates.
Des sondages publiés samedi donnent en effet Kamala Harris gagnante face à Donald Trump dans trois États clés qui pourraient décider du sort de l’élection, inversant la tendance des derniers mois et au moment où la campagne des républicains bat de l’aile.
Car pour Joe Biden, son rival Donald Trump, qui a bouleversé la démocratie américaine en une décennie, sera « un véritable danger pour la sécurité de l’Amérique » s’il retourne à la Maison Blanche le 20 janvier 2025.
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