Joe Biden, la "machine à gaffes" à la tête des Etats-Unis

Joe Biden à Philadelphie, ce mardi 3 novembre - Angela Weiss © 2019 AFP
Joe Biden à Philadelphie, ce mardi 3 novembre - Angela Weiss © 2019 AFP

Le candidat démocrate Joe Biden a remporté samedi la course à la Maison Blanche, devenant à l'âge de 77 ans le 46e président des Etats-Unis, lors d'une campagne émaillée d'accusations et d'invectives de son adversaire Donald Trump, mais aussi de nombreuses bévues du Démocrate, connu pour ses maladresses verbales. Réputé bavard, il est d'ailleurs surnommé depuis plusieurs années "la machine à gaffes".

"En plus de sa verbosité incontrôlable, Biden est une machine à gaffes", écrivait le Los Angeles Times en 2007, qui titrait son article "Joe Biden est juste un barril de gaffes". Il existe même des tops des plus grosses erreurs du nouveau président américains.

"The president has a big stick"

Parmi les plus connues figure une bourde remontant à plusieurs années: une phrase qu'il avait prononcée lors des primaires démocrates de 2007, que Barack Obama avait remportées. Joe Biden faisait alors partie des autres candidats, et lors d'un discours il avait déclaré à propos du futur 44e président des Etats-Unis: "Vous avez le premier Afro-Américain mainstream qui est éloquent, brillant, propre et beau. Je veux dire, c'est un livre d'histoire".

Une déclaration très dérangeante pouvant être taxée de racisme, mais il semble que sa phrase soit surtout très mal construite, et son propos mal amené, comme le note le Los Angeles Time à l'époque. "Pour la défense de Biden, la citation a été très mal comprise". "La façon dont il a construit la déclaration était probablement un peu malheureuse", avait également réagi Barack Obama. Une maladresse typique de Joe Biden.

Les situations de ce type se comptent par dizaines. "Debout Chuck, laisse moi te voir", avait-il lancé en 2008 à Chuck Graham, sénateur du Missouri, alors que ce dernier était en chaise roulante. "Le président a un gros stick ("bâton" en français), je vous le promets", avait lancé Joe Biden en 2012, alors que le mot "stick" en anglais, est aussi familièrement utilisé pour parler du sexe masculin.

Oublis et lapsus pendant la campagne

Plus récemment, pendant la campagne présidentielle de 2020, ces bévues n'ont pas cessé. En septembre, Joe Biden annonçait par exemple que 200 millions d'Américains étaient morts du Covid-19, alors que le chiffre correct était de 200.000. Il s'est à de nombreuses reprises trompé de mots, de termes, voire de personnes dans ses déclarations.

Dans une vidéo de campagne aux côtés de sa femme en octobre, Joe Biden commence une phrase par "quatre années supplémentaires de George...", semblant confondre l'ancien président George W. Bush et Donald Trump.

Dernière gaffe en date: cette semaine, celle de l'élection, il a présenté une de ses petites-filles à une foule de Philadelphie comme étant son fils Beau Biden, décédé en 2015. Il se reprend ensuite, mais se trompe de prénom en l'appelant Natalie, alors que c'est Finnegan Biden qu'il montre.

Des gaffes qui pourraient lui coûter cher

Si ces boulettes à répétition peuvent sembler amusantes, politiquement elles sont difficiles à assumer. Le camp Trump n'a d'ailleurs pas hésité à se saisir de chacune d'entre elles pour dénoncer l'incompétence, voire la sénilité de Joe Biden. Donald Trump a par exemple assuré à plusieurs reprises sur Twitter que son adversaire était atteint de "démence".

Une phrase prononcée par Joe Biden dans une interview fin octobre a également beaucoup fait parler. Un passage isolé tourne en boucle chez les partisans de Trump, dans lequel on entend clairement Joe Biden dire (à 19:20): "Nous avons mis en place, je pense, la plus large et la plus inclusive organisation de fraude électorale dans l’histoire de la politique américaine".

"Joe Biden quand il était enfant était bègue. Et c'est quelqu'un qui a encore des maladresses dans son élocution. Il a prononcé une phrase qui, si on enlève ce qu’il y a avant et après, est une catastrophe, mais dont on comprend parfaitement dans le contexte que c’est l’opposé de ce qu’il a voulu dire", explique sur France Info Nicole Bacharan, politologue franco-américaine, à propos de cette déclaration.

Mais Donald Trump répétant à l'envi que ces élections présidentielles ont été truquées, cette phrase, même s'il s'agit d'un lapsus, va forcément faire du mal à Joe Biden au début, et au cours de son mandat.

Article original publié sur BFMTV.com