Joe Biden gracie son fils Hunter juste avant son départ de la Maison Blanche... après avoir promis le contraire

Joe Biden gracie son fils Hunter (tous deux ici en 2022) juste avant son départ de la Maison Blanche... après avoir promis le contraire.
NICHOLAS KAMM / AFP Joe Biden gracie son fils Hunter (tous deux ici en 2022) juste avant son départ de la Maison Blanche... après avoir promis le contraire.

ÉTATS-UNIS - La surprise du chef. Ce dimanche 1er décembre, le président américain Joe Biden a annoncé qu’il accordait la grâce à son fils Hunter, qui attendait de connaître sa peine dans des affaires de détention illégale d’arme à feu et de fraude fiscale. Le démocrate avait pourtant affirmé à plusieurs reprises qu’il n’utiliserait pas ce pouvoir pour aider son second fils.

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« Aucune personne raisonnable qui examine les faits dans les affaires concernant Hunter ne peut aboutir à une autre conclusion que celle-ci : Hunter a été pointé du doigt uniquement parce qu’il s’agit de mon fils - et cela ne va pas », a affirmé le démocrate dans un communiqué.

« Les accusations dans ses affaires ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m’attaquer et s’opposer à mon élection », a-t-il ajouté. « En essayant de briser Hunter, ils ont essayé de me briser - et il n’y a aucune preuve que ça va s’arrêter. Ça suffit », continue-t-il.

Hunter Biden risquait la prison

« J’ai dit que je n’interférerai pas dans les affaires de la justice, et j’ai tenu ma parole bien que j’ai vu mon fils être ciblé et injustement poursuivi », explique aussi le président. Et d’insister pour contrer les critiques : « Je crois dans le système judiciaire mais (...) je crois aussi (qu’une forme) grossière de la politique a infecté ce processus et (que) cela a conduit à une erreur judiciaire. » Joe Biden a accordé la grâce à Hunter pour période allant de janvier 2014 à décembre 2024.

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Pourtant, en juin puis encore en septembre, Joe Biden et la Maison Blanche avaient été interrogés sur une possible grâce ou une commutation de peine accordée à son fils. Ce dernier encourrait jusqu’à 17 ans de prison pour la fraude fiscale et 25 ans pour l’usage d’arme à feu, mais le président avait répondu à chaque fois qu’il n’interviendrait en aucun cas.

Alors cette annonce fait l’effet d’une bombe aux États-Unis et pose des questions sur l’indépendance du système judiciaire. « En tant que père, je comprends certainement le désir naturel du président Joe Biden d’aider son fils en lui accordant son pardon, mais je suis déçu qu’il ait fait passer sa famille avant le pays », a par exemple réagi le gouverneur du Colorado Jared Polis. Toutefois, il estime que « c’est un mauvais précédent qui pourrait être utilisé à mauvais escient par les prochains présidents et qui ternira malheureusement sa réputation. »

Les républicains se frottent les mains

Du côté républicain, on se frotte les mains et on y voit la preuve que la famille Biden a quelque chose à se reprocher. James Comer, qui a lancé les enquêtes parlementaires visant la famille Biden, a ainsi écrit sur X : « Il est regrettable que, plutôt que de dire la vérité sur leurs décennies de méfaits, le président Biden et sa famille continuent de faire tout ce qu’ils peuvent pour éviter de rendre des comptes. »

Donald Trump, lui, a dénoncé sur son réseau Truth Social : « Le pardon accordé par Joe à Hunter inclut-il les otages du 6 janvier [2021, jour de l’assaut du Capitole, NDLR], qui sont maintenant emprisonnés depuis des années ? Quel abus et quelle erreur judiciaire ! »

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Comme le rappelle l’agence Associated Press, il n’est pas rare que les présidents usent de leur pouvoir pour soulager leurs familles. Le premier d’entre eux Donald Trump, qui après avoir nommé des proches à la Maison Blanche, a également pardonné en 2020 juste avant de quitter le Bureau ovale Charles Kushner, le père de son gendre Jared. Quatre ans plus tard, Charles Kushner vient d’être nommé ambassadeur des États-Unis en France par Donald Trump.

La décision de Joe Biden intervient juste avant son départ de la Maison Blanche et l’arrivée du républicain, qui a promis de poursuivre tous ses ennemis en justice dont la famille Biden, et en particulier Hunter. Une tache réservée à Kash Patel, conspirationniste pourfendeur du supposé « État profond », qui a promis d’être à la botte de Donald Trump. Mais aussi à Pam Bondi, nommée ministre de la Justice.

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