JO : de nombreuses villes pourraient être trop chaudes pour accueillir les Jeux olympiques d’ici à 2050
Avec le réchauffement climatique, les villes capables d’accueillir les Jeux olympiques sans mettre en péril la santé des athlètes vont se raréfier dans les décennies à venir.
L’inéluctable réchauffement climatique va-t-il rendre les Jeux olympiques impossibles à organiser pour de nombreuses villes hôtes dans le futur ? Après une cérémonie d’ouverture pluvieuse pour lancer les Jeux de Paris 2024, certaines épreuves comme l’équitation, le football et le marathon se sont déroulées sous une chaleur accablante mettant dans l’inconfort spectateurs et athlètes. Sans pour autant que les températures relevées dans la capitale ne mettent en danger la santé des sportifs. En revanche, dénicher une ville hôte au climat agréable risque de ressembler à un parcours du combattant dans les décennies à venir.
Tel est le triste constat dressé révélé par CNN qui s’appuie sur les données de CarbonPlan, un groupe à but non lucratif axé sur la science et l'analyse du climat. Selon ces experts, de nombreuses métropoles seront dans l’incapacité d’accueillir les JO à cause de la hausse des températures liée au réchauffement climatique d’ici à 2050.
Les JO de 1996 à Atlanta impossible à organiser en 2050 ?
Selon le média américain, les Jeux organisés en 1996 à Atlanta ne seraient tout simplement plus possibles en 2050. La capitale de l'État de Géorgie est loin d’être la seule ville hôte concernée. Pékin, qui a accueilli l'événement en 2008, serait elle aussi beaucoup trop chaude et humide avec un stress thermique qui devrait dépasser les 32 degrés dans vingt-cinq ans. Les températures seraient aussi trop élevées à Athènes, Rome, Tokyo et Séoul, tout comme à Barcelone.
En revanche, Londres, Stockholm, Montréal, Mexico, Amsterdam, Munich ou encore… Paris restent de bonnes options pour les décennies à venir d’après les données de CarbonPlan. Au total, la moitié des villes hôtes des Jeux olympiques d’été précédents ou futurs risqueraient de dépasser la température du globe humide de 28°C, le seuil fixé par l’American College of Sports Medicine (ACSM) pour annuler l’activité physique continue.
Concernant le climat, Santiago a les faveurs des scientifiques
Pour succéder à Paris 2024, le CIO a opté pour Los Angeles qui bénéficie d’une température modérée grâce aux vents venant de l'Océan Pacifique. Les Jeux de 2032 se dérouleront à Brisbane, dans l'État du Queensland, au nord de l’Australie, où la chaleur y est insupportable l’été. Heureusement, elle organisera l’évènement pendant son hiver, au mois de juillet et d’août.
Sur les six candidats plus ou moins officiels pour les Jeux olympiques de 2036 (article complet à retrouver ici), au moins la moitié des villes candidates pourraient "connaître des températures dangereuses". C’est notamment le cas de Ahmedabad (Inde), Nusantra (Indonésie) et Doha (Qatar). "Le Chili, où les saisons de l'hémisphère sud sont inversées, présente les conditions les plus optimales, suivi par la Pologne", tranche CarbonPlan. "Dans une grande partie du monde, les pires chaleurs de l'année coïncident malheureusement avec le moment où se déroulent généralement les Jeux olympiques d'été", regrette Oriana Chegwidden, climatologue chez CarbonPlan, chez CNN.
Dans ce contexte de réchauffement climatique, s’adapter et décaler les Jeux olympiques en fonction de la ville hôte choisie peut être une solution pérenne. Des précédents existent avec Tokyo 1964 (10-24 octobre) et Séoul 1988 (17 septembre-2 octobre). Les villes de l'hémisphère sud comme Sydney et Rio de Janeiro figurent toutes techniquement sur la liste des trop chaudes, mais pourraient toujours accueillir pendant leurs saisons les plus fraîches. Comme ce fut le cas en 2000 et en 2016.