JO de Paris : que vont devenir les symboles des Jeux olympiques et paralympiques

Du cheval métallique aux bassins de natation, en passant par la mascotte Phryge, de nombreuses créations et installations des JO vont connaître une seconde vie.

JO - Ad vitam aeternam dans la capitale ? Si les anneaux olympiques font l’objet d’un débat politique pour leur avenir sur la tour Eiffel, conformément au souhait de la maire de Paris Anne Hidalgo, le sort d’autres symboles des Jeux olympiques et paralympiques de Paris est déjà scellé.

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On vous a déjà parlé ici des braderies qui seront organisées dans les prochaines semaines pour donner une deuxième vie aux objets que vous avez vus sur les sites. Dans ce nouvel article, Le HuffPost fait le point sur le devenir des créations et installations des Jeux à commencer par la vasque, les mascottes, le village des athlètes ou les figures féminines de la cérémonie d’ouverture.

Certains sites démontables, tels que l’Arena Champs de Mars et l’Arena Paris Nord, seront complètement retirés dès la fin des Paralympiques dimanche, comme l’ont été rapidement après les JO les sites de sports urbains à la Concorde. Mais d’autres bénéficieront d’une seconde vie.

Parmi eux, l’incontournable village des athlètes, qui s’étend sur 52 hectares dans une zone située à cheval entre Saint-Denis, Saint-Ouen et l’île Saint-Denis. Il sera reconverti en trois nouveaux quartiers, « avec 2 800 nouveaux logements », dont « 25 % à 40 de logements sociaux selon les communes », rapporte le site du département de Seine-Saint-Denis.

Pas de démantèlement prévu non plus pour le Centre aquatique olympique à Saint-Denis. Il est d’ailleurs le seul équipement sportif construit de façon pérenne à l’occasion des Jeux. Après avoir accueilli les compétitions de natation synchronisée, de plongeon et de water-polo, il entamera sa mue en juillet 2025, pour devenir une « vaste zone d’activités multisports », indique les organisateurs des Jeux sur leur site.

Après avoir vu défiler les athlètes pratiquant le badminton, la gymnastique rythmique et sportive, le para-badminton et la para-haltérophilie, le site de l’Arena Porte de La Chapelle va devenir l’antre des basketteurs du Paris Basketball et deviendra un « petit Bercy ».

• Le sable du site de beach-volley « recyclé »

Le mythique stade tour Eiffel, situé au beau milieu du Champ-de-Mars, a déjà dû se transformer pour les Paralympiques. En effet, après les épreuves de beach-volley, ce sont celles de cécifoot qui ont eu lieu dès le 1er septembre dans ce décor de carte postale.

Tous les grains de sable ont été retirés, mais pas jetés ! Ce sable de haute qualité, tout droit venu de la carrière de sable de Montgru-Saint-Hilaire, située dans l’Aisne à une centaine de kilomètres de Paris, est en effet recyclé. « Il sera réutilisé pour quatre terrains situés dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis », précise le site des organisateurs.

Spécialement conçus pour les épreuves de natation, paranatation et les finales de water-polo des JO, deux bassins olympiques de 50 mètres ont été installés dans La Paris La Défense Arena, une salle qui accueille habituellement des matches de rugby et des concerts géants.

Une fois les Paralympiques terminés, les piscines qui ont abrité les exploits de Léon Marchand et des frères Portal, déménageront en Seine-Saint-Denis. Un bassin de 50 mètres est donné à Sevran et un bassin de 25 mètres sera donné à Bagnolet, les derniers 25 mètres n’ont pas trouvé preneurs.

Début septembre, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a provoqué la surprise en annonçant que les anneaux olympiques géants représentant les cinq continents, qui trônent depuis juin sur la Dame de fer, allaient y « rester » après la fin des Jeux paralympiques.

L’idée, validée par le CIO, propriétaire du logo olympique, est de faire perdurer un « moment historique », a expliqué à l’AFP Pierre Rabadan, chargé des sports et des JO à la Mairie de Paris, à qui appartient la tour Eiffel.

Mais de nombreuses voix se sont élevées contre ce geste qui viendrait « dénaturer » l’œuvre de Gustave Eiffel. La maire de Paris a semblé chercher une position de compromis en annonçant ce vendredi qu’ils y resteraient au moins jusqu’en 2028.

Quant aux agitos qui sont installés sur l’Arc-de-Triomphe, ils pourraient trouver place au siège du conseil régional d’Île-de-France, comme l’a suggéré la présidente de région Valérie Pécresse.

La vasque olympique a illuminé les yeux des Français dès la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, vendredi 26 juillet, avec son allumage majestueux par Teddy Riner et Marie-José Pérec. Mais son avenir dans la capitale est bien plus incertain que celui des anneaux.

Beaucoup de Parisiens, et même son créateur Mathieu Lehanneur, aimeraient qu’elle reste au Jardin des Tuileries. Tout comme Anne Hidalgo, qui a même révélé début août avoir écrit à Emmanuel Macron pour proposer la pérennité de l’œuvre à Paris. Et a expliqué à l’AFP : « ce n’est pas moi qui décide puisqu’elle est sur le site du musée du Louvre, qui appartient à l’État. »

Sans réponse du gouvernement avant la cérémonie de clôture, le spectacle l’envol de la vasque, chaque soir au coucher du soleil, prendra fin dimanche 8 septembre, à la clôture des Paralympiques.

• Les « goodies » Phryge vont continuer de se vendre

Pour beaucoup, elle est bien plus qu’une mascotte. La Phryge rouge, d’abord moquée et comparée à un clitoris géant, est désormais adorée par la plupart des spectateurs des Jeux olympiques. Ce personnage représentant le bonnet phrygien ne déambulera plus dans les rues de Paris, mais sera encore vendu au moins dans les supermarchés ou sur internet, d’après les informations de RMC.

L’un des deux fournisseurs de la mascotte sur le marché, Doudou et Compagnie, a déjà vendu « 1,4 million » de peluches et va continuer à en produire après les Jeux. « Ce n’est pas terminé. On produit jusqu’au bout, en France, en fonction de la demande du marché », s’enthousiasme le président de l’entreprise, Alain Joly, sur RMC.

La Phryge devrait aussi rester une image qui fait vendre encore bien longtemps. On trouve déjà sa tête sur des paquets de chips, boissons, ou encore de bonbons.

Rappelez-vous, lors de la cérémonie d’ouverture sous des trombes d’eau, dix grandes figures féminines de l’Histoire de France s’étaient élevées au-dessus de la Seine, lors du tableau intitulé « Sororité ». L’objectif avoué des organisateurs était que ces statues s’installent définitivement dans le paysage français.

Le problème est que cet héritage est désormais disputé. Comme le raconte franceinfo, La Baule et Le Croisic, en Loire-Atlantique, se disputent la statue d’Alice Millat, qui a organisé, il y a 100 ans, les premiers JO féminins dans le bois de Vincennes. Dans le même département, Saint-Nazaire rêve, elle, de récupérer la statue de Simone Veil, qui a lutté notamment pour l’accès à l’interruption volontaire de grossesse ou la légalisation de l’avortement.

Les espoirs de ces villes de l’Ouest pourraient être douchés par Anne Hidalgo. L’élue socialiste souhaiterait les voir installer porte de la Chapelle, quartier populaire parisien, a-t-elle expliqué en août sur RFI. C’est le Comité olympique qui statuera et mettra ainsi fin à la querelle.

Le cheval en aluminium argenté qui avait fendu l’eau de la Seine lors de la cérémonie d’ouverture a été exposé gratuitement dans la cour intérieure de l’hôtel de ville de Paris du 29 août au 8 septembre.

Zeus, d’une hauteur d’1m80 au garrot, quittera dans tous les cas temporairement la capitale, car « Sanofi (entreprise pharmaceutique ndlr), qui est propriétaire de l’œuvre, l’a mise à disposition de la Ville dans le cadre d’une convention », a expliqué Pierre Rabadan, l’adjoint à la Ville de Paris en charge des JO, à France 3.

La mairie de Paris veut en revanche le revoir revenir au galop. « Après les Jeux paralympiques, le cheval ira sans doute ailleurs en France pour être exposé. On souhaite qu’il retourne ensuite à Paris. On veut trouver un lieu d’exposition emblématique et pérenne », a poursuivi Pierre Rabadan à cet égard.

• La Seine, « baignable » en 2025 ?

Elle est la star des JO. La Seine a magnifié la cérémonie d’ouverture et accueilli des athlètes pour y nager, malgré quelques remous. Du fait des pluies et des orages estivaux, la qualité de l’eau n’a en effet pas toujours été au rendez-vous.

Les reports et annulations des entraînements et compétitions n’ont pas refroidi Anne Hidalgo. La maire, qui a plongé dans la Seine, souhaite toujours que le fleuve devienne « baignable » dès l’été 2025 dans trois zones intra-muros. Une volonté qui pourrait se heurter à la réalité du changement climatique : les pluies de plus en plus intenses, faisant remonter les égouts, rendront régulièrement la Seine impropre.

Rafraîchir une ville via un fleuve qu’on dépollue mais que le changement climatique peut contribuer à polluer, voici l’équation que tentera de résoudre la mairie de Paris, pour réaliser vraiment cette promesse.

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