JO Paris 2024 : le triathlon mixte maintenu dans la Seine, ce que l’on sait de la qualité de l’eau du fleuve depuis 5 jours
JO - Un récit fleuve. Après moult rebondissements, l’épreuve du triathlon mixte des JO 2024 a bien eu lieu ce lundi 5 août, à 8 heures. Favoris, les tricolores ont finalement terminé au pied du podium, à la 4e place, après une chute à vélo de leur premier relayeur, Pierre Le Corre.
Les orages qui ont frappé le ciel parisien, notamment jeudi 1er août, donnent des sueurs froides aux organisateurs depuis cinq jours. Des entraînements ont dû être annulés ce week-end à cause de la pollution du fleuve. Les interrogations sur la salubrité de la Seine ont aussi été relancées dimanche soir après que le comité olympique belge a révélé qu’une de ses triathlètes était « malade » après avoir participé à l’épreuve féminine le 31 juillet.
Le HuffPost fait le point sur ces cinq derniers jours de remous.
• Le triathlon masculin initialement reporté
Le 30 juillet, première douche froide pour les organisateurs des Jeux. En raison des fortes pluies tombées lors de la cérémonie d’ouverture et le jour suivant, la Seine n’est pas baignable, au regard des deux bactéries surveillées : E. coli et les entérocoques.
Les « valeurs relevées sont encore supérieures aux limites acceptables » à « certains endroits » du parcours au moment des dernières analyses, annoncent les organisateurs dans un communiqué. Résultat : l’épreuve est reprogrammée au lendemain, le mercredi 31 juillet à 10 h 45, soit quelques dizaines de minutes après l’épreuve féminine.
• L’épreuve masculine se déroule dans une eau saine
Le 31 juillet, ouf de soulagement. À l’aube, Paris 2024 donne son feu vert : les données sont bonnes, les triathlètes peuvent concourir dans la Seine.
Le Comité d’organisation révèle en effet dès le 1er août les chiffres de la « très bonne » qualité bactériologique de la Seine pendant les épreuves. « Les échantillons prélevés hier entre 5 et 6 heures du matin ont montré des niveaux d’E. coli », la plus problématique des deux bactéries fécales mesurées, « compris entre 192 et 308 » UFC/ml, explique la porte-parole du Cojo, Anne Descamps. Une fourchette bien en dessous du seuil réglementaire fixé par les instances internationales à 1 000 UCF/ml.
Le 1er août, aucune communication n’est en revanche faite sur les entérocoques et le débit de la Seine, deux autres critères déterminant la tenue ou non des épreuves.
• Deux entraînements annulés ce week-end
Après le sacre de Cassandre Beaugrand (médaille d’or) et Léo Bergère (médaille de bronze) dans une eau saine, le retour des orages dans le ciel de Paris est une immense ombre au tableau. Les fortes pluies entraînant le déversement des eaux non traitées dans la Seine, un premier entraînement de natation est annulé samedi 3 août.
Dimanche 4 août, rebelote, la Seine n’est pas baignable et un entraînement est suspendu. « Nous espérons pouvoir organiser la compétition demain (lundi), et nous prendrons la décision comme prévu demain matin », déclare Anne Descamps, porte-parole du Cojo, lors d’un point presse dimanche.
• Une athlète belge malade
Non seulement la qualité de l’eau n’est pas au beau fixe, mais la réputation de la Seine prend un sacré coup dimanche. Une triathlète belge, Claire Michel, est déclarée malade après sa compétition dans le fleuve. Certains médias belges annoncent même qu’elle a été hospitalisée pendant plusieurs jours. Une information démentie par les informations de l’Équipe, selon lesquelles Claire Michel a seulement réalisé des examens au centre médical du village olympique. En raison de son absence, son équipe est forfait pour l’épreuve mixte de triathlon.
Après cette annonce, la Belgique exprime son courroux dimanche. Le Comité olympique belge « et Belgian Triathlon espèrent que les leçons seront tirées pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux olympiques », fustigent-ils dans un communiqué.
Des rumeurs circulent aussi sur le cas du triathlète suisse Adrien Briffod. D’après 20minutes.ch, le sportif, atteint d’une gastro, aurait décidé de renoncer au triathlon mixte ce lundi. Dans une story Instagram, Adrien Briffod réfute cette information se disant « prêt » pour la compétition et « de nouveau sur pied » depuis samedi.
Le président de la fédération suisse de triathlon a par ailleurs écarté la piste « de la pollution aux bactéries dans la Seine » pour Adrien Briffod et son coéquipier Simon Westermann, dont l’état de santé était également surveillé, selon un journaliste de France Télévisions. Le premier « s’est senti mal pendant la course », le deuxième « était remplaçant et n’a pas nagé dans la Seine », a indiqué Pascal Salamin.
#triathlon Le président de la fédé suisse écarte la piste de la pollution aux bactéries #seine pour 2 athlètes malades. "A. Briffod s'est senti mal pendant la course, S. Westermann était remplaçant et n'a pas nagé dans la Seine". Hypothèse : virus au village olympique #paris2024
— Matthieu Boisseau (@MattBoisseau) August 5, 2024
• Le triathlon mixte maintenu malgré les critiques
Instillant des doutes au sein des délégations et des sportifs, les récits des « malades » ne viennent pas perturber le programme et le Cojo confirme que le triathlon mixte débutera bien à 8 heures pétantes ce lundi.
De fait, « les derniers résultats des analyses confirment que la qualité de l’eau de la Seine sur le site du triathlon s’est améliorée au cours des dernières heures, et les analyses prospectives indiquent que la qualité de l’eau se situera dans les limites acceptables par World Triathlon », écrivent dimanche soir la fédération internationale et le Comité d’organisation.
Une bonne nouvelle pour les athlètes et Paris 2024, mais de nouvelles vagues de problèmes pourraient encore déferler avant les épreuves de nage en eau libre les 8 et 9 août.
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