Les JO de Paris 2024 terminés, quel calendrier politique pour la rentrée?
Toutes les bonnes choses ont une fin. Les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont achevés dimanche 11 août et avec eux, se conclut une période de trêve politique décrétée par Emmanuel Macron le 22 juillet dernier. De cette séquence, on retiendra une ambiance de concorde nationale et de liesse populaire, rythmées par les médailles gagnées par les athlètes. Loin des récents évènements politiques qui ont mis en lumière les fractures du pays.
Le 9 juin dernier, la victoire de l'extrême droite aux élections européennes avait en effet entraîné la dissolution de l'Assemblée nationale puis l'organisation express de législatives. Résultats des courses: une nouvelle Assemblée tripartite dont aucune majorité ne se dégage pour gouverner. Et aucune coalition ne semble émerger pour l'instant.
Tandis que s'ouvre la période des Paralympiques (qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre), l'actualité politique -mise sur pause pendant cette première quinzaine sportive et estivale- ne devrait plus tarder à reprendre. Les pressions sur le chef de l'État pour choisir son futur Premier ministre vont, à n'en pas douter, s'accentuer. Viendront ensuite les universités d'été des partis, puis enfin la rentrée parlementaire et son lot de possibles motions de censure du nouveau gouvernement.
Bientôt un Premier ministre?
Emmanuel Macron avait évoqué la mi-août comme reprise de la vie politique. Invité du 20 heures mardi 23 juillet, le président de la République avait déclaré: "Jusqu'à la mi-août, on doit être concentré sur les Jeux".
"À partir" de cette date et "en fonction de l’avancée des discussions", il avait annoncé qu'il nommerait la tête d’un futur gouvernement.
Avant le démarrage des Jeux paralympiques le 28 août, le chef de l'État a donc une fenêtre de tir pour se décider. Invitée de Sud Radio au lendemain de la cérémonie de clôture des JO ce lundi 12 août, Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement démissionnaire a néanmoins insisté sur le temps à prendre. "Une coalition ne se fait pas en quelques jours", a-t-elle appuyé, jugeant que les partis en question ont "besoin de ce temps (…) pour être en capacité de faire fonctionner nos institutions".
Après la séquence olympique, le chef de l'État va par ailleurs ouvrir une page mémorielle. Il s'apprête à retourner à Brégançon (Var) pour assister au 80ᵉ anniversaire du Débarquement de Provence à Saint-Raphaël et Toulon le 15 août, et aux commémorations organisées à Bormes-les-Mimosas pour l'anniversaire de la libération de la ville, auxquelles il assiste chaque année, le 17 août.
Bien malin celui qui pourrait prédire vers qui va se tourner le choix d'Emmanuel Macron. Il y a bien des noms qui s'avancent: celui du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand et l'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve. Mais pour l'instant, le chef de l'État n'y a pas réagi.
Seule certitude: le nom de la candidate du Nouveau Front populaire, Lucie Castets, a été balayé de la main élyséenne. Ce qui n'empêche pas cette dernière de continuer à faire campagne et à se faire connaître, notamment à travers un portrait très intime dans Paris Match.
La personne désignée pour succéder à Gabriel Attal à Matignon aura ensuite la délicate mission de constituer un gouvernement capable de rassembler une Assemblée nationale disparate et fracturée.
Rentrée politique des partis les uns après les autres
Comme chaque année, au mois d'août et au début du mois de septembre, s'entame le ballet des rentrées politiques. C'est la gauche qui va démarrer ce calendrier 2024 des universités d'été. Ces grandes réunions qui s'étalent sur plusieurs jours réunissent à chaque période estivale des politiques, des militants, des penseurs, des partisans et des curieux, venus réfléchir communément à l’avenir d’un mouvement.
Le 22 août se dérouleront les universités d'été de La France insoumise et des Écologistes. Les mélenchonistes se retrouveront pour quatre jours à Châteauneuf-sur-Isère, près de Valence. Les Verts se rassembleront à Tours, sur l'île Balzac.
Du 23 au 25 août, le PCF réunit ses troupes à Montpellier tandis que le Parti socialiste fait sa rentrée comme d'habitude à Blois, du 29 au 31 août. Lucie Castets devrait passer aux quatre rendez-vous, selon les informations de L'Express.
Côté Droite républicaine, Laurent Wauquiez a donné rendez-vous en Haute-Loire pour sa traditionnelle ascension du mont Mézenc à la fin août. À Aix-les-Bains ensuite, il invite son groupe parlementaire à phosphorer ensemble du 11 au 13 septembre, selon Le Figaro.
Quant à Éric Ciotti, ex-président des Républicains, exclu pour avoir rallié le Rassemblement national aux législatives, il souhaite convier ses soutiens le 31 août à Levens, à côté de Nice, selon Politico. Les lepénistes, eux, n'ont pour l'instant rien communiquer. L'université du parti d'extrême droite aura probablement lieu en septembre.
Côté Horizons, des journées parlementaires sont prévues à Reims en septembre et les députés Ensemble pour la République se retrouveront les 10 et 11 septembre à Rosny-sur-Seine dans les Yvelines, toujours selon Politico.
Le spectre de la rentrée parlementaire
Sans gouvernement pour l'instant, difficile de prévoir quand se déroulera la rentrée des députés de la nouvelle Assemblée. Elle devrait avoir lieu entre septembre et octobre, certains textes ne pouvant en effet souffrir une trop longue attente pour être voté.
C'est le cas notamment du projet de loi de finances (PLF) qui fixe le budget de l'État alloué pour l'année 2025. Sans accord et sans vote sur ce texte, les administrations publiques pourraient être bloquées.
Mais avant tout débat dans l'hémicycle, le futur nouveau Premier ministre va devoir prononcer son discours de politique générale devant les députés récemment élus. Son nouveau gouvernement pourra également se prêter à un vote de confiance. Mais sans aucune garantie de succès étant donné l'absence de majorité qui y règne.
Encore faut-il que ce nouveau gouvernement échappe aux motions de censure, déjà annoncées par plusieurs groupes. Le RN et certains à droite et dans le camp présidentiel ont d'ores et déjà prévenu qu'ils s'opposeraient à tout futur ministre issu de La France insoumise. Si ces motions de censure venaient à aboutir, le gouvernement à peine nommé pourrait être immédiatement renversé.