JO Paris 2024: en cours d'anglais avec des fonctionnaires de police
Dans une petite salle de classe du bâtiment, sept stagiaires sont assis face au tableau. Tous les sept sont des policiers venus de la France entière. "Aujourd’hui, nous allons imaginer un plan de sécurité lors d’une épreuve olympique", explique Claire, la formatrice en anglais. Par groupe de trois et quatre, les policiers commencent à travailler. "On nous a chargés d’organiser la venue du Président de la république lors d’une course de 5 kilomètres avec tout ce qui va avec: les fan zones, l’organisation des secours, une exfiltration et faire en sorte que tout se passe bien", détaille Laurent, CRS marseillais qui sera mobilisé pour les JO de Paris. "La France accueille cet évènement cet été et on se doit d'être au top, tant sur point de vue sécuritaire mais aussi sur l’accueil du public. On a déjà été à l'étranger, aller voir un collègue policier et demander notre route en anglais et on est bien content quand on est bien renseigné."
"Ils pensent qu'ils n'y arrivent pas, qu'ils n'ont pas le niveau, qu’ils n'arrivent pas à aligner deux mots…"
Alors pendant une semaine, soit 24 heures de cours, Laurent et ses collègues vont essayer de progresser. "J'avais un anglais scolaire mais maintenant on réactive tout ce qu'on a appris, tout ce qui est enfouit et ça fait du bien." Car dans la classe, la règle est simple: une fois la porte d’entrée passée, plus aucun mot en français doit être prononcé. "Le but de ce stage est de débloquer l'oral. C’est un stage d'expression oral et d’amélioration de la fluidité. Ils savent tous parler anglais mais ils ont des blocages donc ils viennent là et on essaye d’avoir une ambiance d'apprentissage ludique et interactive." Avec le sourire, Claire mène ces séances d’anglais à l’année. "Ils pensent qu'ils n'y arrivent pas, qu'ils n'ont pas le niveau, qu’ils n'arrivent pas à aligner deux mots. On leur dit que ce n'est pas vrai. On les met en situation pour leur donner confiance. A la fin, on voit des progrès et des déblocages. Le stage s'appelle booster et c'est pour leur donner un boost de confiance", explique la formatrice.
Dans la bonne ambiance, les sept policiers finalisent leur exercice de sécurité. Certains cherchent leurs mots, demande comment cela se dit en anglais, car c’est un vocabulaire bien précis de maintien de l’ordre et de sécurité. "Pendant ce stage, il y a beaucoup d’apport en vocabulaire et en grammaire. Tout cela sur l'aspect JO, on arrive à toucher des thèmes particuliers, à pouvoir répondre aux demandes des touristes", selon le CRS marseillais. Devant ses collègues, Laurent va présenter son plan de sécurité imaginé. Et il est plutôt à l’aise à l’oral, peu d’hésitations et un vocabulaire maîtrisé.
"Le niveau d’anglais de la police est à l’image de la population"
Tous ces stages à destination des policiers volontaires sont supervisés par Vincent. Il est brigadier-chef et formateur en langue anglaise à l'académie de police de Clermont-Ferrand: "Si on doit parler de niveau global je me contenterai de vous dire que le niveau de la police est à l'image de la population. On a déterminé que pour qu'un policier soit capable de remplir ses tâches quotidiennes en langue anglaise, un niveau B1 lui permet d’effectuer son travail, sans briller mais de le faire. On doit optimiser le niveau d’un maximum de policiers. Chaque étranger présent aux JO doit trouver un policier capable de s'exprimer en langue étrangère." Une fois la semaine de stage écoulée, les policiers devront travailler par eux-mêmes jusqu’aux Jeux olympiques pour garder le niveau d’anglais acquis.