JO de Paris 2024 : cette carte révèle la qualité de l’air sur chaque site sportif, à 10 jours de l’ouverture des JO
JO PARIS 2024 - Un facteur invisible, qui joue sur les capacités des athlètes. À dix jours de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, l’association Respire publie ce mardi 16 juillet un rapport alarmant sur la qualité de l’air dans la capitale. En particulier, elle alerte sur l’impact de la pollution sur la santé et donc sur les performances sportives. Pour autant, la météo maussade pourrait bien protéger les athlètes des JO de ce danger.
JO de Paris 2024 : la Seine a été propre à la baignade plusieurs jours de suite, une première
L’association accompagne son rapport d’une carte éloquente : en un coup d’œil, on peut constater qu’en 2023 tous les sites sportifs de plein air parisiens ont été exposés à un taux de pollution de l’air bien au-delà des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Seuls deux sites sportifs parisiens ont présenté une qualité de l’air « passable » en 2023 : le parc municipal des Sports du bois de Vincennes, dans le 12e arrondissement, et le Stade de rugby Christophe Dominici, dans le 16e arrondissement.
Et pour trouver des sites où la pollution ne présentait pas de risques pour la santé hors Paris intra-muros, il faut chercher à plus de 20 kilomètres de Paris, au Golf de Guyancourt qui accueillera bientôt les épreuves de golf des JO ou encore à la Colline d’Élancourt, où se dérouleront fin juillet les épreuves de VTT.
En petite couronne, quatre sites sportifs ont enregistré un niveau « passable » de pollution l’an passé : le Stade Yves-du-Manoir à Colombes, le stade Paul Bardin et le club de tennis de Puteaux, le Stade nautique de Vaires-sur-Marne, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.
Pourquoi l’air est meilleur ces jours-ci
Cependant, comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, disponible en version interactive sur le site de l’association Respire, à quelques jours des JO la qualité de l’air est conforme aux standards de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Cela s’explique majoritairement par la météo récente, qui a combiné pluies et vents », indique au HuffPost Tony Renucci, président de Respire. En effet, les précipitations captent les particules fines, et le vent les disperse.
Pour classer la qualité de l’air des sites sportifs de « bonne » à « mauvaise », l’association se concentre sur deux indicateurs de pollution : le niveau de dioxyde d’azote (NO²) et la concentration de particules fines (PM10 et PM2.5). Pour ce faire, elle utilise les données d’Airparif, l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France et les compare aux recommandations de l’OMS. Cela lui permet de mettre à jour sa carte tous les quarts d’heure.
Le Stade de France habituellement dans le rouge
Si la carte du 16 juillet 2024 est teintée de vert, cela reste très inhabituel. Ainsi l’association appelle à rester vigilant en cas de possibles vagues de chaleur qui sont souvent à l’origine de pics de pollution à l’ozone. Au cours des JO, du 26 juillet au 11 août, « les pics de pollution peuvent empêcher les sportifs d’atteindre des performances de haut niveau en suscitant des crises d’asthme voire des malaises », avertit également Respire dans son rapport.
Prenons un exemple concret : au nord-est de Paris, à Saint-Denis, se situe le Centre aquatique qui doit accueillir les épreuves de natation artistique, de plongeon et les phases qualificatives de water-polo et dont le bassin d’échauffement est situé en extérieur. Sur l’année 2023, Airparif y a relevé une concentration moyenne de dioxyde d’azote de 43,25 µg/m3, ce qui est quatre fois plus élevé que le seuil recommandé par l’OMS ( 10 µg/m3). Pour le moment, ce mercredi 16 juillet, ce seuil est descendu à 7,62 µg/m3 et ne représente donc pas de risque immédiat pour la santé.
Le Stade de France a quant à lui enregistré en 2023 un taux moyen de 26,69 µg/m3, certes plus bas que celui du Centre Aquatique mais suffisant pour le placer en rouge sur la carte de Respire. Mais alors que des athlètes du monde entier doivent s’y rendre dans les prochaines semaines pour disputer 43 épreuves d’athlétisme, ce seuil est descendu à seulement 8,62 µg/m3 ce mardi 16 juillet, ce qui est largement conforme aux recommandations de l’OMS.
D’importants risques pour la santé
Que ce soit pour les athlètes ou les amateurs, la pollution de l’air présente d’importants risques pour la santé. Par exemple, une forte concentration de NO² (provoquée à Paris en majeure partie en raison du trafic routier) est particulièrement nocive pour les personnes asthmatiques, mais également les enfants et les personnes âgés, rappelle Respire. Elle accentue les risques de cancer et favorise le développement de maladies chroniques.
Surtout, l’association rappelle « du fait de l’augmentation de la fréquence respiratoire à l’effort, les sportifs inhalent 4 à 10 fois plus de polluants atmosphériques qu’au repos ». Dans Le Parisien, Tony Renucci, président de Respire insiste donc : « Faire du sport en extérieur lorsqu’il y a de gros pics de pollution est dangereux pour la santé ! ».
Pour lui, il faudrait réfléchir à annuler certaines compétitions sportives quand le seuil de pollution est trop haut, mais également éviter de construire des infrastructures trop proches des axes routiers. Tony Renucci recommande également de consulter la carte interactive avant de sortir faire du sport sur des sites en plein air dans Paris, et d’adapter en fonction sa pratique sportive. Un conseil facilement applicable pour les particuliers, moins pour les athlètes participants aux JO de Paris.
À voir également sur Le HuffPost :
JO de Paris : la flamme olympique portée en haut de la Tour Eiffel par Clarisse Agbégnénou