JO 2030: la désignation des Alpes françaises suspendue, la région Sud assure avoir apporté ses garanties
Un changement de gouvernement pourrait-il perturber la décision du Comité international olympique (CIO) concernant la candidature des Alpes Françaises pour les JO d’hiver de 2030? Mercredi 12 juin, le CIO a suspendu la désignation des Alpes françaises pour l’organisation des jeux d’hiver en 2030.
La cause, le manque de garanties publiques et d’engagements financiers de la part de l’Etat et des deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Garanties qui ont été apportées d’après le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier: "Tout est signé et les garanties sont engagées. Mais cela doit passer devant le Parlement. Donc, la prochaine étape, c'est un vote. Normalement, c'est bon."
"Petite correction, il (le dossier de candidature) n'est pas suspendu", explique Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO. "La commission exécutive a suivi le rapport de la commission des futures villes hôtes. C'est un très très bon dossier! On commence par là. Techniquement, il est vraiment impeccable. On a couvert tous les domaines de la durabilité en passant par l'expérience des athlètes. On le sait, il y a une capacité formidable dans ces régions d'organiser de très bons événements. Par contre la décision était conditionnée à la remise de la garantie de l'Etat et vous le savez, on l'a dit hier, on l'attend à partir du 7 juillet et pas avant parce que c'est un engagement qui doit être pris au niveau du gouvernement et il donc il est tout à fait normal d'attendre que le processus démocratique en cours aboutisse.
Là on a obtenu toutes les garanties y compris une lettre du président du CNO qui dirige également cette candidature, David Lappartient, comme quoi il y avait un accord de principe entre les régions et l'Etat. Donc toute confiance, aucune raison de douter que nous n'allons pas obtenir les garanties, bien au contraire. Je tiens à le redire, c'est un dossier de très grande qualité. Et du reste, on attribue ces Jeux une année plus tard que le calendrier qu'on avait habituellement. Et si on peut se permettre de le faire c'est parce qu'on a en France une capacité de livrer les grands événements comme on le voit maintenant avec Paris. Et bien entendu se projeter sur 2030 avec une partie du travail qui a déjà été fait puisque tout le travail politique ou administratif de Paris 2024 va grandement bénéficier aux organisateurs de 2030."
"Cela serait une humiliation au niveau international"
La garantie de livraison des Jeux d’hiver de 2030, sera signée par "la personne qui peut engager le gouvernement". Mais pour l’instant, impossible de savoir qui dirigera le gouvernement français après les législatives anticipées qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet prochains.
Le maire de Briançon, Arnaud Murgia se veut lui aussi, confiant. "Le gouvernement a donné toutes les cautions. Il va de soi qu'il faudra qu'elles soient signées après les législatives, retranscrites dans le prochain budget de l'État, à l'automne, et que ce choix sera celui du prochain gouvernement, quel qu'il soit."
"En tout cas, à l'heure où nous parlons, tout est aligné pour que les Jeux nous soient officiellement attribués le 24 juillet", ajoute-t-il.
Une source proche du dossier, jointe par BFM DICI ajoute: "le seul objet, c'est la continuité de l'État et la présence des crédits dans le budget de l'année prochaine mais bon, ça, personne ne peut savoir. Même si j'imagine mal n'importe quel gouvernement abandonner des JO en cours de route alors qu'ils seront officiellement attribués en juillet. Cela serait vraiment une humiliation au niveau international. À moins que Sandrine Rousseau soit Première ministre mais j'en doute."
"On veut être optimistes"
Chantal Eymeoud, maire d’Embrun, deuxième vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, se veut elle aussi optimiste. "Je pense qu’aujourd’hui, les engagements sont tels que je ne vois pas comment cette candidature pourrait être remise en question. Je reste confiante."
"De part de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a les garanties, et de la part de l’Etat, ils les auront forcément. Les régions ne se sont pas engagées sans avoir un vrai sens des responsabilités. Je n’imagine pas non plus que l’Etat se soit engagé dans cette affaire sans avoir les dispositifs adéquats. On veut être optimistes et confiants", continue-t-elle.
Décision finale le 24 juillet
Contacté, Louis Albrand, conseiller régional, Rassemblement national, se réjouit tout d’abord de la possibilité de recevoir les Jeux dans la région. "C’est une très bonne chose. Cela favorise le développement touristique, économique, et humain de ma région que j’aime. J’ai voté pour au conseil régional."
Et concernant la possibilité d’un changement de gouvernement après les élections législatives, pour le conseiller, "cela ne posera aucun problème".
"Il y a une continuité dans les administrations, dans les services… Je connais les personnes du CIO, qui ne rentreront pas dans la tambouille politicienne."
Le 24 juillet prochain sera une date déterminante puisque la décision finale sera prise par les membres du CIO lors de la 142e session à Paris. Deux jours avant la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024.