JO 2024 : Thomas Jolly victime de cyberharcèlement après la cérémonie d’ouverture, une enquête ouverte
JUSTICE - Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête pour cyberharcèlement au préjudice du directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, Thomas Jolly, qui a porté plainte, a appris ce vendredi 2 août l’AFP de sources proches du dossier.
Thomas Jolly a déposé une plainte mardi à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), « expliquant être la cible sur les réseaux sociaux de messages de menaces et d’injures critiquant son orientation sexuelle et ses origines israéliennes supposées à tort », a confirmé le parquet de Paris.
Les chefs d’accusation retenus dans sa plainte sont « menaces de mort en raison de son origine, menace de mort en raison de son orientation sexuelle, injure publique en raison de son origine, injure publique en raison de son orientation sexuelle et diffamation ».
Messages « en anglais », la piste d’auteurs « à l’étranger » évoquée
La cérémonie d’ouverture a largement séduit en France et dans le monde entier. À quelques exceptions près : l’extrême droite française, du Rassemblement national à Reconquête, ainsi que dans le monde des élus conservateurs, comme le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump. Un tableau réunissant des drag queens et Philippe Katerine bleu et à moitié nu dans un plat de fruits a particulièrement été ciblé, perçu comme une réinterprétation de La Cène de Leonard de Vinci et objet de critiques virulentes, y compris de l’Église catholique. À tort, comme l’a expliqué Thomas Jolly par la suite.
Outre les critiques, de nombreux messages aux propos violents visent la personne même de Thomas Jolly, a souligné l’une des sources proches du dossier. « Beaucoup de messages » haineux ont été rédigés « en anglais », indique une des sources à l’AFP. Si l’origine géographique des messages n’avait pas encore été identifiée vendredi, « il y a sans doute des auteurs à l’étranger », a avancé cette source, soulignant que l’enquête était encore à ses débuts.
L’enquête, dirigée par le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet, a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), ont précisé ces sources.
Avant Thomas Jolly, c’est la DJ Barbara Butch, au centre du tableau le plus attaqué par les conservateurs, qui avait porté plainte face à l’avalanche de menaces de mort, de torture et de viol, sexistes et homophobes reçues.
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