Joël Guerriau, accusé d’avoir drogué une députée, doit « se mettre en retrait » au Sénat réclame Larcher

Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, député des Yvelines
LUDOVIC MARIN / AFP Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, député des Yvelines

POLITIQUE - Persona non grata au Sénat. Ce lundi 20 novembre, le président LR du Sénat Gérard Larcher a demandé au sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau de « se mettre en retrait » à la chambre haute. En cause, la mise en examen de l’élu, soupçonné d’avoir administré de l’ecstasy à la députée MoDem Sandrine Josso.

Joël Guerriau veut revenir au Sénat malgré sa mise en examen, mais le peut-il vraiment et comment ?

« Il revient désormais à M. Joël Guerriau de prendre ses responsabilités, le temps que la justice et les services de police puissent éclaircir les faits », estime Gérard Larcher dans un communiqué, soulignant « l’extrême gravité des faits reprochés au sénateur et (le) principe de dignité qui s’attache à l’exercice du mandat parlementaire ».

Guerriau invité à « démissionner » de ses fonctions au Sénat

Gérard Larcher a plus particulièrement invité Joël Guerriau « à démissionner de ses fonctions de secrétaire au Bureau du Sénat et de vice-président de la commission des affaires étrangères ».

Mis en examen vendredi 17 novembre pour « usage et détention de stupéfiants », Joël Guerriau, membre du parti Horizons, a été suspendu samedi de sa famille politique et de son groupe parlementaire.

Selon l’ancien garde des Sceaux et professeur de droit Jean-Jacques Urvoas, « rien ne s’oppose » d’un point de vue légal à ce que Joël continue à siéger, indique-t-il au HuffPost, arguant que « la seule difficulté sera sa place dans l’hémicycle ». Comme Adrien Quatennens à l’Assemblée nationale, Joël Guerriau, s’il persiste à vouloir se rendre au Sénat, n’aura pas d’autre choix que de siéger parmi les non-inscrits.

L’avocat de Joël Guerriau plaide « l’erreur de manipulation »

Joël Guerriau est soupçonné d’avoir administré de la drogue à Sandrine Josso, députée MoDem contre sa volonté lors d’une soirée organisé à son domicile dans la nuit du 14 novembre. Des prélèvements dans l’organisme de la députée, prise en charge par des soignants mardi soir à l’Assemblée, ont révélé la présence d’ecstasy, d’après le parquet. Des perquisitions ont été menées au bureau du sénateur et à son domicile où les enquêteurs ont retrouvé de l’ecstasy, a-t-il ajouté.

Joël Guerriau a nié les accusations lors d’une confrontation vendredi. Il « se battra » pour « démontrer qu’il n’a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d’elle » et « démontrera que c’est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément », a réagi à l’AFP son conseil Rémi-Pierre Drai. L’avocat a aussi assuré que, contrairement aux déclarations du parquet de Paris, Joël Guerriau avait été testé « négatif à toutes les substances illicites ». Samedi sur BFMTV, il a précisé que son client serait possiblement entendu « en janvier » par un juge d’instruction pour la suite de la procédure.

L’avocate de Sandrine Josso a elle décrit sa cliente « en état de choc » vendredi, à l’issue de la première confrontation avec Joël Guerriau. Les députés du groupe MoDem ont publié un communiqué pour apporter leur « amitié et leur soutien total » à leur collègue. Ils ont appelé à ce que « sa parole et sa vie privée (...) soient respectées ».

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