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Quand Joël Guerriau, accusé d’avoir drogué une députée, donnait des leçons sur la drogue au Sénat

En 2020, le sénateur mis en examen le 17 novembre était membre d’une mission d’information chargée de lutter contre le trafic de stupéfiants et s’opposait à la consommation…

POLITIQUE - Une archive ironique. Après la mise en examen du sénateur Joël Guerriau soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée du MoDem Sandrine Josso, une vidéo datant de 2020 refait surface. Elle date de novembre 2020, lorsque le sénateur Les Indépendants était membre d’une mission d’information sur le trafic des stupéfiants en provenance de Guyane.

« La seule consommation de drogues a causé la mort de 585 000 personnes en 2017, d’après un rapport fait en 2019 par les Nations unies », a lancé le sénateur à la tribune, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. « Si les produits de stupéfiants sont dangereux pour la santé de ceux qui les consomment, leurs trafics sont aussi plus généralement néfastes pour l’ensemble de la société », a-t-il condamné.

L’élu du groupe Les Indépendants - aujourd’hui suspendu du parti Horizons - prenait la parole dans le cadre d’un texte visant à améliorer la coopération policière. Il alertait sur les risques d’un tel accord avec l’Inde puisque ce pays continuait d’appliquer la peine de mort.

De l’ecstasy à son domicile

Une intervention qui refait surface alors que des perquisitions menées au bureau de Joël Guerriau, ainsi qu’à son domicile ont permis aux enquêteurs de retrouver de l’ecstasy, selon le parquet. « Des traces d’amphétamines, d’opiacé, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA » ont été retrouvées dans le sang du parlementaire, a également appris BFMTV de source proche de l’enquête.

L’avocat de Joël Guerriau Me Rémi-Pierre Drai a contesté dès vendredi soir ces informations en affirmant que les analyses toxicologiques pratiquées sur son client « démontr(aient) au contraire que Joël Guerriau (était) négatif à toutes les substances illicites ».

Des prélèvements dans l’organisme de la députée Sandrine Josso ont révélé la présence d’ecstasy. L’avocat évoque un « accident » : « C’est une erreur de manipulation, il avait acquis cette substance dont il ne connaissait pas la nature. Il ne savait pas que c’était de l’ecstasy » a expliqué Me Rémi-Pierre Drai.

VIDÉO - Story 3 : Joël Guerriau, le sénateur dans la tourmente - 18/11