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Le sénateur Joël Guerriau accusé d'avoir drogué une députée: l'avocate de la victime décrit sa "terreur"

BERTRAND GUAY / AFP

Une confrontation a été organisée ce vendredi 17 novembre entre le sénateur Joël Guerriau (Horizons) et la députée Sandrine Josso (MoDem), qui l'accuse de l'avoir droguée à son insu, a indiqué BFMTV l'avocat du sénateur.

Elle s'est déroulée au 3e district de la police judiciaire de Paris, dans le cadre de la garde à vue de Joël Guerriau pour "administration à une personne, à son insu, d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle".

Un "état de choc"

La députée de Loire-Atlantique "Sandrine Josso est toujours en état de choc", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Julia Minkowski. "Elle a dû déployer des forces physiques et intellectuelles monumentales pour surmonter sa terreur et s'extirper in extremis de ce guet-apens. À cela s'ajoute un sentiment de trahison et d'incompréhension totale. Joël Guerriau était un ami depuis une dizaine d'années, en lequel elle avait toute confiance", a poursuivi Me Julia Minkowski.

Me Rémi-Pierre Drai, conseil du sénateur également élu de Loire-Atlantique qui nie les faits, estime que "la confrontation a permis à (son) client de confirmer avec force sa version des faits, qui ne permet pas à ce stade de l'enquête de caractériser une quelconque infraction. L'enquête se poursuivra comme il se doit".

La plaignante se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n'entretenait pas de relation intime, d'après le ministère public.

Selon son avocate, Sandrine Josso, "prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne", a aperçu Joël Guerriau "se saisir d'un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc, dans un tiroir de sa cuisine". "Elle a alors compris qu'il était en train de la droguer à son insu", a affirmé Me Julia Minkowski.

De l'ecstasy dans le sang

Des prélèvements dans l'organisme de Sandrine Josso ont révélé la présence d'ecstasy, avait indiqué jeudi le parquet de Paris, confirmant une information de RMC. Des perquisitions ont ensuite été menées au bureau du sénateur et à son domicile, endroit où les enquêteurs ont retrouvé de l'ecstasy, selon le parquet.

La présence d'amphétamines, d'opiacées, de cannabis, de cocaïne, de méthadone et de MDMA, a été détectée dans son sang de Joël Guerriau, a appris BFMTV de source proche de l'enquête.

"A priori les premiers éléments dont je dispose tendraient à établir qu'il s'agirait d'ecstasy", a aussi déclaré vendredi en début de matinée sur RTL la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

Les investigations sont menées sous l'égide du parquet de Paris, qui a ouvert une enquête en flagrance, une procédure qui permet de ne pas avoir besoin de demander la levée de son immunité parlementaire.

Article original publié sur BFMTV.com