Jeux paralympiques : les propos « infantilisants » de Teddy Riner ne passent pas pour Sofyane Mehiaoui

Teddy Riner, ici lors de la finale olympique masculine de basket entre la France et les États-Unis, à l’Arena Bercy, le 10 août 2024.
PAUL ELLIS / AFP Teddy Riner, ici lors de la finale olympique masculine de basket entre la France et les États-Unis, à l’Arena Bercy, le 10 août 2024.

JEUX PARALYMPIQUES - Les athlètes paralympiques veulent être « considérés comme des personnes normales ». C’est le message, très direct, qu’a fait passer Sofyane Mehiaoui, membre de l’équipe de France de basket fauteuil, à Teddy Riner. Le 13 août, le judoka double champion olympique aux Jeux de Paris avait qualifié sur RTL les para-athlètes de « super-héros » ou encore d’« Avengers ».

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« Faut vraiment que tu arrêtes de parler de nous de cette manière, tu ne nous aides pas !!! », avait vivement réagi Sofyane Mehiaoui mercredi 21 août sur son compte Instagram. « On est ni à plaindre, ni à valoriser de cette manière ! » Et d’ajouter : « On n’est pas des super-héros, on est des athlètes. »

Le sportif, qui sera en lice avec les Bleus dès le 29 août pour le tournoi de basket fauteuil, en remet une couche ce jeudi 22 août en commentaire d’une publication Instagram du Figaro. « Le souci est que Teddy Riner n’a pas été maladroit qu’une fois, mais 3-4 fois sur plusieurs interviews », déplore ainsi Sofyane Mehiaoui.

« Que Teddy Riner, que je respecte pour sa carrière sportive, dise qu’on est des champions, ça peut encore aller mais quand il rajoute des VRAIS champions, ça sous-entend que les athlètes olympiques ne sont pas de vrais champions malgré leur médaille, ce qui n’est pas vrai du tout, on est tous d’accord ? », interroge le basketteur, dénonçant des propos qui « infantilisent ».

« Je sais que ce n’est pas méchant »

Sofyane Mehiaoui pointe aussi l’utilisation du mot « méritant » par Teddy Riner, l’un des chouchous du public français pendant les JO. « On n’est pas plus méritant, aux Jeux paralympiques, parce qu’on est en situation de handicap. On a juste des catégories différentes en fonction du handicap », recadre le para-athlète.

Enfin, Sofyane Mehiaoui confie qu’il vit « très bien » son handicap, qu’il « ne changer(ait) rien du tout ». Une affirmation en opposition aux propos du judoka qui considérait que les athlètes paralympiques avaient un handicap déjà très difficile à vivre.

« Cela envoie un message : que lorsqu’on est handicapé c’est forcément dur, et donc on a une vie un peu misérable..., réagit le basketteur. Il aurait dû préciser que c’est dur à cause du manque total d’accessibilité dans les transports en commun notamment à Paris, les salles de spectacles... mais également dans beaucoup d’établissements scolaires, les restaurants... »

« Je sais que ce n’est pas méchant et qu’il veut nous aider, mais il s’y prend mal. Je veux réagir pour que les gens comprennent ça », avait toutefois nuancé le joueur mercredi sur son compte Instagram.

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