Jeux olympiques de Paris : Ces responsables politiques prédisaient le pire, et ils se sont bien plantés
POLITIQUE - Une question de vista. Alors que les Jeux olympiques touchent à leur fin, les responsables politiques continuent d’observer une relative discrétion vis-à-vis de cet événement mondial qui anime le pays depuis bientôt deux semaines. Une attitude qui tranche avec les critiques parfois acerbes qu’ils ont pu faire entendre ces derniers mois.
JO de Paris 2024 : « Il sera difficile pour Emmanuel Macron de tirer profit de la séquence »
Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article, certains annoncaient le pire pour l’Hexagone. Au printemps dernier, Marine Le Pen prédisait par exemple une « humiliation pour le peuple Français », quand d’autres, jusqu’au sein du camp présidentiel, incitaient les Parisiens à quitter la capitale pour éviter la chienlit promise.
Force est de constater que cette quinzaine olympique leur donne tort. Les Jeux sont appréciés par les Français et quasi unanimement salués par les observateurs à l’international. Quand les articles de la presse hexagonale et internationale relaient les regrets de Parisiens qui ont fait le choix de quitter la ville, ou le bonheur affiché de ceux qui sont restés.
Quand Dati fustigeait un choix « irresponsable »
En ce sens, la cérémonie d’ouverture est sans doute l’exemple le plus parlant du raté des oiseaux de mauvais augure. Question organisation, par exemple, plusieurs élus ont longtemps appelé les autorités à reconsidérer le choix de la Seine, pour se cantonner aux festivités dans le Stade de France.
« Il faut écouter les services de renseignement, on aurait pu faire une ouverture majestueuse dans un lieu fermé qui serait beaucoup plus sécurisé », expliquait par exemple le député du Rassemblement national Michaël Taverne, le 18 avril sur Cnews, en reprochant à Emmanuel Macron d’avoir fait une « erreur » avec une cérémonie hors d’un stade, une première. « Il est en train de parler de plan B, de plan C, donc c’est que dans son raisonnement il se dit qu’il pourrait peut-être y avoir un problème. C’est ce que nous disons depuis des mois », lançait-il.
Un an plus tôt, en avril 2023, c’est Rachida Dati - alors cheffe de file de la droite parisienne - qui fustigeait le choix de la mairie de Paris de maintenir l’idée d’un défilé sur la Seine « aux dépens de la sécurité des sportifs, des spectateurs et des Parisiens ». Une attitude « irresponsable », selon celle qui est entrée au gouvernement depuis (en janvier 2024) et qui a mis ses critiques en sourdine.
Question représentation, le choix d’Aya Nakamura, éventé par la presse dès le mois de mars, a fait l’objet de nombreuses diatribes à l’extrême droite. « Pas un beau symbole », une manière d’« humilier le peuple français », fustigeait encore Marine Le Pen, en critiquant la « vulgarité » de la chanteuse qui « ne chante pas français, d’ailleurs pas étranger non plus. »
« J’ai très très peur de comment ça va se passer »
Résultat : une cérémonie sur la Seine applaudie par 86 % des Français - selon les sondages - et saluée dans le monde entier. Sans accroc, malgré la pluie battante, et avec Aya Nakamura accompagnée majestueusement par la Garde Républicaine, malgré les polémiques.
Depuis, l’engouement populaire est au rendez-vous. Sur les lieux de compétition, dans les espaces dédiés aux supporters, ou à distance, avec des records d’audience pour le diffuseur des Jeux, France télévision. Une ferveur qui bat en brèche, là aussi, la morosité de ceux que la maire de Paris Anne Hidalgo critiquait comme des « peine-à-jouir » ou des « gnagnagnas » quelques semaines avant la date fatidique.
Parmi eux, le député et porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli qui dénonçait « des Jeux olympiques hors sol », « sans public », quatre jours avant l’allumage de la vasque. « Quand il y a de grands événements, on vide les rues parce que sinon on sait que ce sera du désastre, de la violence, des gens qui arriveront des banlieues pour semer le chaos », avait prédit celui pour qui « vivre ensemble est devenu un danger ». Rien de moins.
Un scepticisme qui a même pu gagner certaines rives dans le camp présidentiel. Huit mois avant l’événement, la députée (MoDem) du Val-de-Marne Maud Petit incitait par exemple les Parisiens à « partir bien évidemment » de la capitale pour éviter les routes ou « RER blindés ». « J’ai très très peur de comment ça va se passer pour les Français qui utilisent les transports en commun au quotidien », expliquait-elle, sur Cnews.
Difficile également de ne pas citer les réserves de la France insoumise, laquelle avait réclamé juste avant le début de la compétition une « commission d’enquête populaire sur les implications sociales, économiques et écologiques » des JO. « Tout n’est pas rose » pendant ces jeux, a encore assuré la députée mélenchoniste Alma Dufour le 6 août sur franceinfo, en pointant « les investissements colossaux réalisés pour rendre la Seine baignable » ou la question de la « rentabilité sur l’économie nationale ». Autant d’enjeux qui devraient survivre à la quinzaine olympique. Comme certaines escarmouches.
À voir également sur Le HuffPost :
JO de Paris 2024 : réaction géniale du taekwondoïste Cyrian Ravet en apprenant qu’il est médaillé