Jeux olympiques 2024 : pourquoi il y a autant de policiers étrangers à Paris

Des policiers français au Trocadéro, à Paris, le 7 juin 2024.
JOEL SAGET / AFP Des policiers français au Trocadéro, à Paris, le 7 juin 2024.

PARIS - Dans les rues de Paris, les premiers renforts étrangers sont arrivés il y a quelques jours pour aider la France à assurer la sécurité pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Interrogé sur le sujet en début de semaine sur la présence de la police qatarie ou le fait que la France ne posséderait pas assez d’effectifs, Gérald Darmanin a répondu que tout était parfaitement habituel et conforme aux plus grands événements mondiaux.

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« Tous les grands événements internationaux, dans tous les pays du monde, font ça », a évacué le ministre de l’Intérieur sur franceinfo, prenant en exemples plusieurs grands rendez-vous récents : « les Français ont sécurisé la Coupe du monde de football au Qatar voilà quelques mois (en décembre 2022, NDLR). Pendant la Coupe du monde de rugby, nous avions des policiers, des gendarmes étrangers, qui sont venus nous aider. (...) À l’Euro de football en ce moment en Allemagne, qui vient de se terminer, il y avait des Français qui étaient présents. »

« C’est normal d’avoir des policiers, des gendarmes, des agents de sécurité civile, des démineurs de pays étrangers, pour aider au plus grand événement du monde, les Jeux olympiques d’été », a poursuivi le ministre sur franceinfo. « Ils aident aussi les équipes nationales à bien évoluer, mais aussi des spectateurs qui peuvent rencontrer les personnes qui parlent leur langue. Il n’y a pas que le Qatar, il y a plus de 80 pays qui nous aident. »

1 750 agents étrangers

Au total, ce sont 1 750 membres de forces de sécurité intérieure provenant d’une quarantaine de pays qui seront mobilisés en France cet été. « Une grande partie d’entre eux seront déployés dans les gares, les aéroports et autour des 39 sites olympiques ou de rencontres sportives », a précisé le ministère français de l’Intérieur vendredi.

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Ces renforts viennent soutenir les quelque 35 000 policiers et gendarmes et les 18 000 militaires français qui seront mobilisés en moyenne chaque jour pour sécuriser les Jeux. La mission principale de ces renforts étrangers sera de faire de la « prévention de proximité » et des « patrouilles du dernier kilomètre », « au plus près des sites et du public », selon une source policière à l’AFP, alors que plus de 15 millions de visiteurs sont attendus pendant les épreuves.

Parmi les 31 États européens qui ont répondu présent, l’Espagne, premier contributeur, enverra 360 effectifs, quand le Royaume-Uni en enverra 245 et l’Allemagne 161, indique-t-on de même source.

Le Qatar prête de son côté 105 effectifs au total. Selon le ministère de l’Intérieur, l’essentiel de cette délégation est « composé d’équipes cynotechniques en recherche d’explosifs et de policiers qui patrouilleront à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ». Plusieurs vidéos postées sur X et TikTok, très commentées, montraient en fin de semaine dernière un convoi de véhicules militaires où l’on pouvait lire l’inscription « State of Qatar ».

Des policiers qui ne peuvent pas interpeller

En plus des équipes cynophiles, la France pourra également compter sur « des experts dans la lutte anti-drones, des gardes-frontières, des spotters (observateurs de foule, NDLR), des démineurs, des cavaliers ou encore des motocyclistes » indique encore le ministère, alors que le pays est en alerte maximale « urgence attentat » depuis l’attaque terroriste à Moscou, en mars.

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N’ayant pas de prérogatives judiciaires sur le sol français, ces renforts étrangers resteront sans pouvoir d’arrestation. C’est pour cela qu’ils seront « systématiquement en binôme » avec des forces de sécurité intérieure françaises, souligne le ministère.

Par ailleurs, selon des informations du Parisien, les agents étrangers ne pourront pas porter de signes religieux. La Grande-Bretagne, qui a par exemple demandé que les policiers de religion sikh puissent porter leur dastar - un turban - en France, n’a pas reçu d’avis favorable, indique le quotidien.

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