De jeunes réfugiés ukrainiens en colo pour oublier la guerre

Margot Floréan, la directrice de la colo, avec deux des quatre jeunes ukrainiens accueillis.  - Credit:Charles Guyard
Margot Floréan, la directrice de la colo, avec deux des quatre jeunes ukrainiens accueillis. - Credit:Charles Guyard

C'est devenu un rituel. Roulant les « r » d'un air martial, Margot Floréan lance un « trrraductorrr » qui fait sourire Elisabeta. Téléphone portable à la main, elle dicte une phrase à un célèbre moteur de recherche qui traduit les mots en ukrainien, puis montre l'écran à la fillette de 12 ans. « C'est une communication particulière, grâce à Internet, d'une part, mais aussi très gestuelle, explique la directrice de cette colonie installée à Feins (Ille-et-Vilaine). On peut aussi parler en anglais, mais ils arrivent à comprendre rapidement et à participer aux activités. » Si Elisabeta articule même quelques mots de français (« Je sais dire “manger”, “boire”, “comment tu t'appelles”, “j'ai mal”… »), sa compatriote Sofia, d'un an sa cadette, décline uniquement son nom et son âge. C'est toutefois plus que Djena et Platon, deux garçons d'une dizaine d'années, qui, eux, ne parlent que leur langue maternelle.

Depuis le 31 juillet, ils sont une vingtaine de réfugiés à avoir été envoyés dans plusieurs colonies de vacances à travers la France, par groupe de deux ou quatre, grâce à Croq'Vacances, qui a réuni 20 000 euros par le biais d'opérations diverses pour financer les séjours. L'espace d'une semaine, ils oublient (un peu) leurs tourments, même si, à l'instar des deux garçonnets, la tristesse reste palpable. « Il n'y a pas de coup de cafard, mais ça se voit sur leur visage qu'ils ont vécu quelque chose de rude, reprend la responsable. Notre objectif, c'est de les f [...] Lire la suite