Pour les jeunes Coréens, l’irrésistible appel de la nature

En Corée du Sud, la tendance est à la rustic life, explique le quotidien coréen Hankook Ilbo : échapper à la vie harassante de la ville pour profiter de la tranquillité de la campagne le temps d’un week-end.

Bang Yoon-ho, ancien conservateur d’art de 41 ans, présente la vie de son couple dans la petite ville de Yeongam, dans le sud de la Corée, sur sa chaîne YouTube “Eununiga”.

Il a été séduit par la nature lors d’un voyage en Allemagne. Lorsqu’il a fait face à la Zugspitze, dans les Alpes bavaroises, tout son corps a été parcouru d’un frisson, témoigne-t-il dans le quotidien coréen. Il a alors décidé de s’éloigner du brouhaha des grandes villes.

Sur YouTube, les vidéos coréennes dans des campagnes silencieuses engrangent davantage de vues que des visites d’hôtels de luxe, rapporte le “Hankook Ilbo”. . Photo Bom Kim/Pexels
Sur YouTube, les vidéos coréennes dans des campagnes silencieuses engrangent davantage de vues que des visites d’hôtels de luxe, rapporte le “Hankook Ilbo”. . Photo Bom Kim/Pexels

Ce retour à la nature est populaire parmi les individus de la génération MZ, souvent urbains, souligne le quotidien. Nés entre le début des années 1980 et le début des années 2000, ils sont particulièrement sensibles aux modes et aux tendances.

En Corée, la campagne a souvent été perçue négativement et associée à la désuétude. Aujourd’hui, elle a été transformée en source d’inspiration, avance Hankook Ilbo.

Les campings sont bondés pendant les vacances, et même les petits cafés sans nom des zones rurales se remplissent les week-ends.

Kim Jimin, un employé de bureau de 29 ans habitant à Séoul, explique au “Hankook Ilbo” son besoin récent de s’éloigner de la ville et de la foule. Dès qu’il en a le temps, il fonce à la campagne, passer une journée à ne rien faire d’autre qu’admirer la nature. . Photo Pexels
Kim Jimin, un employé de bureau de 29 ans habitant à Séoul, explique au “Hankook Ilbo” son besoin récent de s’éloigner de la ville et de la foule. Dès qu’il en a le temps, il fonce à la campagne, passer une journée à ne rien faire d’autre qu’admirer la nature. . Photo Pexels

Selon le sociologue Oh Chan-ho, cité par le Hankook Ilbo, les Coréens sont désormais soucieux de trouver le bon équilibre entre travail et vie personnelle. La vie paisible à la campagne devient attrayante aux yeux d’un nombre grandissant de personnes. Et elle transforme la mode de la rustic life en véritable culture.

Cette recherche d’équilibre amorce des évolutions dans le monde professionnel coréen. L’agence de promotion des entreprises de Séoul défendra ce mois-ci, lors d’un salon, le workcation : le fait de pouvoir télétravailler depuis n’importe où.

Le journal libéral Jayu Ilbo observe que ce système est en train de s’installer en Corée, de même qu’il a déjà été adopté dans les pays européens et nord-américains.

En 2017, la Corée du Sud était le pays où les employés étaient le moins satisfaits de la culture locale des congés, relayait le média économique Hankook Kyungjae. À cause de la pression professionnelle, ils ressentent de la culpabilité à prendre des vacances.

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