"Un jeu devenu compulsif": accro aux paris sportifs en raison d'un médicament, un Britannique se fait indemniser par son médecin
Un Britannique de 66 ans devenu accro aux paris sportifs à cause d'un médicament dont il ne connaissait pas les effets secondaires a contraint son médecin généraliste à l'indemniser, ont annoncé vendredi 14 décembre ses avocats.
Originaire du sud de l'Angleterre, Philip Stevens s'est vu indemniser à hauteur de 70.000 livres, soit 84.000 euros, après un accord à l'amiable, a précisé la même source dans un communiqué.
Il consulte pour un syndrome des jambes sans repos
Les faits remontent à 2017, lorsque le sexagénaire s'était rendu chez son médecin en raison de tremblements dans sa jambe gauche. Ce dernier lui avait alors diagnostiqué un syndrome des jambes sans repos.
Peu connu du grand public, celui-ci se traduit par des picotements et un besoin de mouvement des jambes, notamment la nuit, empoisonnant la vie des gens qui en souffrent.
Son généraliste lui avait prescrit du Ropinirole, un médicament utilisé notamment contre la maladie de Parkinson, sans en mentionner les potentiels effets secondaires, a assuré Philip Stevens. Parmi eux, un trouble du contrôle des impulsions pouvant entraîner des comportements irrépressibles en matière de jeu ou d'achat.
Un joueur occasionnel devenu "compulsif"
Selon le cabinet d'avocats qui le représente, Philip Stevens a, "au cours des quatre années pendant lesquelles il a pris du Ropinirole, dépensé des milliers de livres sterling sur des sites de jeux en ligne".
D'habitude "prudent" dans ses paris sportifs, "son jeu était devenu compulsif", soutient son conseil, pour qui "il pariait sur tout ce qu'il pouvait et ne se souciait plus du tout de gagner. Il ne se sentait pas maître de ses actes".
Parallèlement aux paris sportifs, Philip Stevens s'était mis à faire des achats "compulsifs" de vêtements ou d'équipements de pêche.
"Je ne suis plus la même personne"
Ce n'est qu'en 2021, après une visite chez un neurologue, qu'il cesse de prendre le médicament. Commence un nouveau cauchemar. Aux achats compulsifs succèdent hallucinations, paranoïa et dépression, entrainés par le sevrage.
"Je ne suis plus la même personne qu'avant le Ropinirole", a déclaré l'intéressé, cité dans le communiqué du cabinet d'avocats qui le représente.
Sa défense précise que l'accord financier a été conclu sans que le médecin généraliste ne reconnaisse sa responsabilité dans l'affaire.