Sur les jets privés, pourquoi la NUPES a déposé deux propositions de loi
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Pourquoi la NUPES a déposé deux propositions de loi sur les jets privés
POLITIQUE - La régulation des jets privés, c’est LE sujet qui a enflammé la gauche et une partie de l’opinion cet été. En lançant le débat le 20 août dernier, Julien Bayou, député et patron d’EELV, a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour les faire interdire. C’est désormais chose faite à l’Assemblée Nationale… par La France Insoumise.
Ce lundi 12 septembre, le député LFI Thomas Portes a déposé un texte qui prévoit d’interdire à partir du 1er janvier 2023 « la circulation des avions privés affrétés à la demande d’un particulier ou d’une entreprise hors vols commerciaux classiques ». Une dérogation est prévue pour les vols « d’évacuations sanitaires » ou ceux qui concernent « la sécurité nationale ».
Vingt-quatre heures plus tard, les sénateurs écologistes l’ont imité au palais du Luxembourg. Leur texte vise à interdire l’usage des jets privés pour des liaisons réalisables en train sans correspondance en moins de 2h30. Il fait suite à une proposition d’interdiction de ces avions en cas de pic de pollution, déposée dès fin juillet.
Bien que sensiblement différents sur leur contenu, les deux textes n’en ont pas moins un objectif commun : limiter l’usage de ces avions à l’empreinte carbone très élevée. Alors pourquoi présenter deux textes, portés par deux partis qui, au moins dans l’enceinte de l’Assemblée, collaborent au sein de la NUPES ? Et surtout, pourquoi la proposition a-t-elle été déposée par un député insoumis et non par le patron des Verts lui-même ?
Quelle place pour les Verts au sein de la NUPES ?
Auprès de Libération, Thomas Portes assure avoir commencé à travailler sur les jets « avant que Bayou en parle. » Mais cette justification ne suffit pas à apaiser les écologistes. Toujours dans Libération, un élu n’hésite pas à qualifier l’initiative du député LFI de « sabotage », tandis qu’un autre accuse son collègue insoumis « d’opportunisme. »
Les tensions autour de ce texte ne font qu’illustrer l’agacement de certains écologistes vis-à-vis des insoumis. Plus nombreux, et plus habitués aux coups médiatiques, les députés proches de Jean-Luc Mélenchon monopolisent souvent l’attention, au risque parfois de crisper leurs collègues. Exemple au mois de juillet, avec la mise en scène par des députés LFI de l’enterrement du front républicain. « C’est un peu gênant » car « toute la NUPES est associée à ça, sans distinction », avait réagi pour Le HuffPost un élu écolo.
Depuis, il n’y a pas eu de rupture véritable entre les Verts et les Insoumis. À l’inverse du communiste Fabien Roussel, les écologistes ne prennent pas publiquement leurs distances avec la ligne Mélenchon. Mais le congrès du parti écologiste dans les mois prochains pourrait être l’occasion de clarifier la ligne avec la NUPES. Avant les élections européennes, à propos desquelles les premières divergences sur une éventuelle liste commune sont déjà apparues.
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