Hunt réaffirme l'engagement de Londres sur le nucléaire iranien

Le secrétaire au Foreign Office, Jeremy Hunt, a rencontré lundi à Téhéran plusieurs représentants du pouvoir iranien avec lesquels il a discuté de l'avenir de l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, du conflit au Yémen et de plusieurs autres questions, rapportent les médias locaux. /Photo prise le 13 novembre 2018/REUTERS/Faisal Al Nasser

DUBAÏ/LONDRES (Reuters) - Le secrétaire au Foreign Office, Jeremy Hunt, a rencontré lundi à Téhéran plusieurs représentants du pouvoir iranien avec lesquels il a discuté de l'avenir de l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, du conflit au Yémen et de plusieurs autres questions, rapportent les médias locaux.

Il s'agit de la première visite de Jeremy Hunt dans la république islamique en tant que chef de la diplomatie britannique au moment où les signataires de Plan d'action global commun sur le nucléaire iranien (JCPOA), conclu à Vienne en juillet 2015, tentent de trouver une solution après le retrait des Etats-Unis.

Les Etats-Unis se sont retirés en mai de l'Accord de Vienne et ont imposé deux vagues de sanctions à l'Iran, la dernière, le 5 novembre, portant sur le pétrole, les banques et les transports. Les autres signataires de l'accord - Union européenne, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie et Chine - cherchent le moyen de préserver l'accord.

Téhéran menace de dénoncer l'accord encadrant son programme nucléaire si l'Union européenne ne parvient pas à en préserver les avantages économiques après le retrait américain.

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne s'activent pour trouver un pays hôte au véhicule ad hoc (Special Purpose Vehicle, SPV), mécanisme voulu par l'UE pour protéger les échanges commerciaux avec Téhéran.

"Les Européens doivent accélérer leurs efforts pour sauver l'accord. Nous sommes prêts à tous les scénarios, y compris à un retour à l'époque antérieure à l'accord", a dit Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil national suprême de sécurité, a rapporté la télévision iranienne.

Jeremy Hunt a réaffirmé la volonté de la Grande-Bretagne à préserver cet accord et a exposé les efforts entrepris par les Européens pour maintenir l'allègement des sanctions économiques prévu par le JCPOA, a indiqué l'agence de presse IRNA.

LA POUDRIÈRE YÉMÉNITE

Shamkhani est un allié politique du guide suprême de la Révolution iranienne, Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions touchant à l'Etat, dont le nucléaire.

"L'accord sur le nucléaire iranien demeure un élément essentiel de la stabilité au Moyen-Orient en écartant la menace d'un Iran nucléarisé", avait déclaré le secrétaire au Foreign Office en amont de son déplacement.

Jeremy Hunt a également rencontré son homologue Mohamad Javad Zarif avec lequel il a évoqué la nécessité d'accélérer le processus d'arrêt des combats au Yémen où une coalition conduite par l'Arabie saoudite affronte les milices chiites houthies alignées sur Téhéran depuis quatre ans.

"Cet endroit du monde est une vraie poudrière et bien des choses peuvent mal tourner. L'Iran est un des acteurs principaux et nous sommes très déterminés à avancer sur le chemin de la paix. C'est notre priorité numéro un actuellement", a-t-il dit devant la presse, selon la BBC.

Jeremy Hunt a également évoqué le sort de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, travaillant pour la Fondation Thomson Reuters arrêtée en avril 2016 à Téhéran alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en Grande-Bretagne avec sa fille après une visite familiale.

Zaghari-Ratcliffe, qui a la double nationalité britannique et iranienne, est accusée de complot pour renverser le pouvoir religieux en Iran, une accusation que sa famille et la Fondation démentent.

(Parisa Hafezi et Kylie MacLellan; Jean Terzian, Eric Faye et Pierre Sérisier pour le service français)