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Jean-Yves Le Drian, l’ami urgentiste de l'Afrique

Jean-Yves Le Drian et son homologue nigérien, le 2 janvier, à Niamey.

Tchad, Niger, Mali… Le Drian a développé sur le continent, où il vient d’entamer une longue tournée, une diplomatie sécuritaire. Au point de supplanter le Quai d’Orsay.

«Pour beaucoup de chefs d’Etat africains, qui voit Le Drian, voit Hollande», assure un diplomate. Mercredi soir, le ministre de la Défense a décollé pour un long déplacement sur le continent (Centrafrique, Congo-Brazzaville, Egypte et Djibouti), qu’il sillonne régulièrement.

Jean-Yves Le Drian, qui bénéficie jusqu’en Afrique de ses réseaux bretons et socialistes, est entré de plain-pied dans la diplomatie d’influence sécuritaire, tout en suivant sa pente naturelle : celle d’un homme qui a toujours côtoyé les militaires, fréquentant surtout les hommes de la «Royale» (la Marine nationale), tant à Lorient qu’à Brest. L’intervention au Mali en 2013 a mis en place cette lecture diplomatique d’urgence, souvent qualifiée aussi de réaliste, appuyée par des alliés de «pré-disposement».

Le Niger de Mahamadou Issoufou et surtout le Tchad d’Idriss Déby sont des appuis fidèles. Quant au chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’Hôtel de Brienne n’en attendrait plus grand-chose. Il «a beaucoup déçu».

Virage. Si le Tchad est souvent qualifié de «bac à sable des militaires français», le pays qui a farouchement résisté à la colonisation pendant dix-sept ans au début siècle dernier est vu par cette diplomatie version Le Drian comme un allié «incontournable». Mais quand l’ambassadrice de France, Evelyne Decorps, assiste impuissante à l’expulsion, il y a un mois et sans motif, d’un journaliste de RFI par deux «simples flics», que dit-on ? Rien. «Une terrible gifle pour la diplomate et pour le Quai d’Orsay», souligne un observateur du virage «diplomatico-militaire» pris par la France dans la zone sahélienne.

Quant au Nigérien Issoufou, il a demandé la semaine dernière la tête d’Antoine Anfré, l’ambassadeur de France nommé l’an dernier et jugé «trop critique».

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