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Jean-Pierre Obin, ex-inspecteur de l'Education nationale : "Cet attentat est un tournant symbolique"

Quinze ans après avoir sonné l'alarme, dans un rapport explosif, sur les atteintes à la laïcité en classe, Jean-Pierre Obin, inspecteur général de l'Education nationale à la retraite, a publié en septembre Comment on a laissé l'islamisme pénétrer l'école (éd. Hermann). Un nouveau constat accablant qui résonne tristement aujourd'hui.

Comment réagissez-vous à cet acte barbare?
Je suis horrifié. Je ressens à la fois de la tristesse et de la colère, celle de quelqu'un qui voit venir ça de loin et qui a vu les responsables démissionner, fermer les yeux au lieu d'affronter la réalité.

C'est un tournant pour l'école?
Oui. Cet acte traumatise la communauté éducative et conforte ceux qui veulent regarder les choses en face sur ce qui se passe avec l'islamisme en France, et à l'école en particulier ; il désavoue cette partie de la gauche qui minore la gravité de la situation, en disant qu'elle ne concerne qu'un petit nombre d'établissements ou que tout se résoudrait par "davantage de moyens". Aurait-on empêché cet assassinat avec quinze surveillants de plus? C'est absurde. La France a été désignée comme ennemie par les islamistes ; on ne peut éliminer le risque d'autres tragédies. Ce tournant conforte aussi Jean-Michel Blanquer, qui a conscience de la situation et cherche à y répondre.

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On n'a pas su protéger ce professeur.

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Et pour les enseignants?
C'est un tournant symbolique. J'avais alerté dès décembre 2015, à la parution d'un numéro de la revue de Daech titré La France à genoux. U...


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