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Jean-Noël Guérini veut créer son propre parti

Jean-Noël Guérini a annoncé mardi, au lendemain de sa démission du Parti socialiste, la probable création d'une nouvelle formation politique sur laquelle il devrait s'appuyer pour préparer les prochaines échéances électorales. /Photo prise le 8 avril 2014/REUTERS/Jean-Paul Pelissier

MARSEILLE (Reuters) - Jean-Noël Guérini a annoncé mardi, au lendemain de sa démission du Parti socialiste, la probable création d'une nouvelle formation politique sur laquelle il devrait s'appuyer pour préparer les prochaines échéances électorales. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône et sénateur, qui a repoussé l'idée d'adhérer au Mouvement des radicaux de gauche (MRG), a dit réfléchir à la création d'un "mouvement pour les prochains rendez-vous électoraux, les sénatoriales, les cantonales et les régionales". "On n'assiste pas à un enterrement, mais à une renaissance. Nous allons créer les conditions nécessaires pour faire le meilleur résultat possible", a-t-il dit lors d'un point presse. "Mon parti dorénavant, c'est le parti des Bouches-du-Rhône. Ce sera un parti de militants mais aussi d'élus du peuple." Jean-Noël Guérini, qui a été mis en examen à trois reprises, a été renvoyé fin mars en correctionnelle pour "détournement de fonds publics" dans une affaire de licenciement présumé frauduleux. L'ex-ténor du PS reste déterminé à peser sur la vie politique marseillaise de son bureau du conseil général qu'il préside depuis 1998 et où il n'a jamais été mis en minorité. Rappelant volontiers son hostilité à la métropole voulue par le gouvernement, il a confirmé son intention d'être candidat aux cantonales de 2015 et, dans la foulée, à sa succession à la présidence du conseil général. Le sénateur a officialisé sa décision de quitter le Parti socialiste, peu de temps avant son exclusion programmée. "Je ne voulais pas leur laisser le plaisir de m'exclure", a-t-il dit en précisant qu'il refusait d'être désigné comme le bouc émissaire de la défaite du PS aux municipales de mars. Le cas de l'ancien patron de la fédération socialiste locale empoisonnait le PS depuis une première mise en examen, en 2011, pour "association de malfaiteurs, prise illégale d'intérêt, trafic d'influence" dans une affaire de marchés publics présumés frauduleux. En mars 2011, l'actuel ministre de l'Economie Arnaud Montebourg avait recommandé dans un rapport la mise sous tutelle de la fédération par la direction du parti et la "destitution" de son président, Jean-Noël Guérini. Le placement sous tutelle de la fédération est finalement advenu début 2013, mais pas l'exclusion de son ancien responsable en proie à de multiples démêlés judiciaires. (Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)