Jean-Michel Jarre Infiniment grand

Pour les quarante ans d’«Equinoxe», le pionnier de l’électronique synthétique imagine une passionnante pop spatiale instrumentale.

On ne l’arrête plus. Après un trou d’air de huit ans dans sa discographie, à la suite du dispensable (de son propre aveu) Téo & Téa (2007), Jean-Michel Jarre, au sortir d’une longue période de déprime, a publié en l’espace de trois petites années Electronica 1 et 2, soit l’équivalent de deux doubles albums, une composition épique de 39 minutes (Oxygène 3), une œuvre rétrospective (Planet Jarre) et enfin, aujourd’hui, Equinoxe Infinity, carrément un pic créatif du plus grand vulgarisateur (au sens noble du terme) de la musique électronico-synthétique.

Un disque qui regarde vers le passé tout en se projetant dans l’avenir. Le point de départ, c’est la célébration des 40 ans de la sortie d’Equinoxe, peut-être son plus gros succès, avec sa pochette iconique, un tableau signé Michel Granger, où d’étranges créatures regardent le monde à travers d’énormes jumelles. A partir de ce visuel so seventies, Jarre a inventé une suite en se demandant ce que ces «watchers», comme il les appelle, sont devenus.

Le musicien a donc conçu la bande-son d’un film imaginaire dans lequel ces personnages symbolisent l’idée que nous serions sous le regard de la technologie. Et Jean-Michel Jarre plus que les autres. Lui qui, avec ses outils, d’abord analogiques, puis numériques, et aujourd’hui ouverts sur l’intelligence artificielle, n’a jamais cessé de vouloir dompter des machines qu’il a souvent lui-même créées, mais dont la maîtrise pourrait bien lui échapper à l’avenir.

Alors paradis ou apocalypse le futur selon Equinoxe Infinity ? Il suffit de suivre la trame du disque, qui replace aussi la mélodie au cœur du travail de l’artiste, pour avoir une (double) réponse. Tantôt frappées d’une sourde angoisse mélancolique, tantôt ouvertes vers de lumineuses explorations, les compositions, qui jonglent entre clins d’œil old school et poussées futuristes, définissent (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Claire Laffut Belge futée
Le concert à l’âge industriel
Disco queens
17-23 novembre
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