Jean-Michel Blanquer dénonce « l’usage incongru » de la dissolution par Emmanuel Macron

Pour l’ancien ministre de l’Éducation, la décision du chef de l’État résulte d’une « inspiration irrationnelle ».

Jean-Michel Blanquer photographié le 3 juin à Paris (illustration)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Jean-Michel Blanquer photographié le 3 juin à Paris (illustration)

POLITIQUE - Les mots sont durs, surtout venant d’une personnalité qui aura tant marqué le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. D’autant que ce n’est pas uniquement l’ancien ministre de l’Éducation nationale qui s’exprime, mais aussi l’agrégé en droit public et auteur de La Citadelle (Albin Michel), ouvrage publié cette semaine et portant sur les coulisses du pouvoir.

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Difficile, dès lors, pour Jean-Michel Blanquer d’esquiver la dissolution qui a plongé le pays dans une crise politique dont on peine à voir le bout. Invité sur France inter ce jeudi 29 août, l’ancien ministre juge que le chef de l’État a détourné le sens de cet outil constitutionnel. « Vous ne pouvez pas utiliser la Constitution comme un contrat avec lequel vous faites des coups vis-à-vis d’un adversaire, car c’est au contraire quelque chose qui doit unir », estime Jean-Michel Blanquer, qui a également accordé une interview au Point.

« Inspiration irrationnelle »

« L’usage incongru de la dissolution a plongé le pays dans une situation inédite », explique-t-il à l’hebdomadaire, en reprenant le raisonnement qu’il expose dans son livre. Selon Le Parisien, qui a pu lire l’ouvrage, Jean-Michel Blanquer flingue effectivement une décision « à l’inspiration irrationnelle, au tempo hasardeux et aux conséquences graves », dictée par « une vision bien trop personnelle de l’usage des pouvoirs présidentiels ».

Pour autant, l’ancien ministre de l’Éducation nationale partage avec Emmanuel Macron la croyance en la nécessité de prendre le temps avant de nommer un Premier ministre. Selon lui, le chef de l’État « doit nommer quelqu’un notoirement indépendant de lui, avec un passé d’opposition à sa personne, c’est évident ». Au micro de France inter, Jean-Michel Blanquer dresse un portrait-robot similaire à celui que recherche Emmanuel Macron, plaidant pour un profil « capable d’unir à gauche et à droite ». Sans surprise, l’ancien ministre cite Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand comme étant des options sérieuses.

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