Jean-Marie Le Pen est mort, cinq dates clés du « Diable de la République »

Retour sur la carrière et la vie de Jean-Marie Le Pen en cinq dates.

NÉCROLOGIE - Figure centrale de l’extrême droite et personnage controversée de la politique française, Jean-Marie Le Pen évolue d’abord loin de l’attention du grand public avant de s’installer durablement dans le paysage politique, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Il est mort ce mardi 7 janvier, a indiqué sa famille à l’AFP.

La naissance du Front national

Méconnu sur la scène politique, Jean-Marie Le Pen prend, en 1972, les rênes du Front national, nouveau parti issu du groupuscule néonazi Ordre nouveau et voulu par le révisionniste François Duprat, figure centrale de l’extrême droite française.

Les premiers succès électoraux

Durant ses premières années d’existence, le Front national multiplie les défaites électorales et accumule les scores désastreux. Aux élections législatives de 1973, il ne capte que 0,52 % des voix. Jean-Marie Le Pen n’obtient que 0,75 % des voix à la présidentielle de l’année suivante, 1974. Coup de grâce la présidentielle de 1981 : le candidat manque de parrainages pour pouvoir entrer dans la course.

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Mais trois ans plus tard, les européennes sourient à Jean-Marie Le Pen qui entre au Parlement européen avec neuf autres députés FN. Finalement, avec l’instauration de la proportionnelle, le Front national fait une entrée fracassante à l’Assemblée nationale en 1986, avec l’arrivée de 35 députés frontistes.

Les dérapages

C’est à partir de la fin des années 1980, que Jean-Marie Le Pen multiplie les dérapages racistes et xénophobes. Première sortie de route notable pendant l’année 1987, sur le plateau de L’heure de vérité (Antenne 2) lorsqu’il assure en plateau que le « sidaïque » est « contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C’est une espèce de lépreux. »

C’est aussi la même année qu’il affirme sur RTL que les chambres à gaz sont « un point de détail de l’Histoire de la deuxième guerre mondiale ». Une phrase qui lui collera à la peau, et qui provoquera finalement sa chute des décennies plus tard.

L’accès au second tour de la présidentielle

Le 21 avril 2002, la France est sous le choc. Jean-Marie Le Pen se hisse au second tour de l’élection présidentielle avec 16,86 % des voix et affronte au second tour Jacques Chirac, qui reste finalement président de la République avec 82,21 % des voix.

L’exclusion du Front national

Avec la progression de sa fille Marine Le Pen au sein du parti, qui en devient la présidente en 2011, la stratégie de dédiabolisation du Front national s’installe. Le fossé se creuse entre Jean-Marie Le Pen et sa fille, jusqu’à atteindre un point de non-retour lorsqu’il répète sur BFMTV en 2015 que les chambres à gaz sont « un détail » de l’histoire. Jean-Marie Le Pen est exclu du Front national, mais sa carrière politique prend véritablement fin en 2019, lorsqu’il fait ses adieux au Parlement européen, où il a siégé pendant 35 ans.

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