Jean-Marie Le Pen, l’âme du Front, est décédé

Le fondateur du FN, Jean-Marie Le Pen, est mort ce mardi 7 janvier, à l'âge de 96 ans, a annoncé sa famille. Retour en images sur la vie du patriarche de l'extrême droite française.

Jean-Marie Le Pen, en janvier 2016. (Photo by JOEL SAGET / AFP)
Jean-Marie Le Pen, en janvier 2016. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

Il fut pendant des décennies le poil à gratter de la République. Un agent provocateur habile doublé d’un rhéteur hors pair, parvenu à hisser un obscur groupuscule politique au rang d’arbitre des échéances démocratiques. Chantre d’une France fantasmée, Jean-Marie Le Pen a occupé le paysage politique durant plus de soixante ans, imposant progressivement ses obsessions et ses thèmes au menu du banquet républicain. Retour en images sur le parcours du patriarche de l’extrême droite française, dont la flamme s’est définitivement éteinte ce mardi 7 janvier, à l'âge de 96 ans, a annoncé sa famille à l'AFP.

Jean Louis Marie Le Pen est né le 20 juin 1928 à la Trinité-sur-Mer, en Bretagne, d’un père marin-pêcheur et d’une mère couturière. Son adolescence est marquée par le décès de son père, mort à bord de son chalutier, La Persévérance, après avoir sauté sur une mine remontée dans ses filets, le 22 août 1942. Jean-Marie Le Pen devient alors pupille de la nation.

(Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images )
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Jean-Marie Le Pen fréquente l'école paroissiale et l'école communale de La Trinité, avant d’entrer en 1939 au collège Saint-François-Xavier de Vannes, où il est boursier. L'établissement est tenu par des jésuites, qui, comme il le racontera plus tard, sont à l’origine de sa "discipline de pensée" et de son appétence pour la rhétorique.

(Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)
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Après avoir été contraint de quitter l’établissement, il est renvoyé successivement de plusieurs lycées pour indiscipline, avant d’obtenir son baccalauréat au lycée Claude-Debussy de Saint-Germain-en-Laye, en 1947. Il entame alors des études de droit à Paris, s’impliquant beaucoup dans la vie des associations étudiantes, où ses talents oratoires sont déjà remarqués. Nous sommes alors au début des années 1950, et Jean-Marie Le Pen, quoique membre d’aucun parti, s’affirme comme un sympathisant de l’Action française, dont il vend, un temps, à la criée le journal, Aspects de la France.

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Engagé en Indochine et en Algérie

(Photo by Keystone-France\Gamma-Rapho via Getty Images)
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À la fin de ses études universitaires, Jean-Marie Le Pen hésite entre une carrière d'avocat et une carrière militaire. Il décide finalement de s’engager en 1954 en Indochine, où il sert comme sous-lieutenant dans le 1er bataillon étranger de parachutistes, dans les rangs desquels il fait la connaissance d’un certain Alain Delon, avec qui il devient ami.

(Photo by AFP)
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À son retour d’Indochine, en 1955, il est présenté par Roger Delpey, le président des Anciens d’Indochine, à Pierre Poujade. Le leader populiste décide de le placer à la tête de la liste d'Union et fraternité française (UFF) aux législatives dans la première circonscription de la Seine. Encore appelé Jean Le Pen, il adopte alors le prénom Jean-Marie au cours de la campagne, pensant s’attirer ainsi les bonnes grâces de l’électorat catholique traditionnel. En octobre 1956, la vague poujadiste lui permet d'obtenir 8,1% des suffrages exprimés. Grâce au système de la proportionnelle, Jean-Marie Le Pen est élu à l'Assemblée nationale, à seulement 27 ans.

(Bettmann / Contributeur / Getty Images)
(Bettmann / Contributeur / Getty Images)

En octobre 1956, l'Assemblée nationale accorde à Jean-Marie Le Pen l'autorisation de servir six mois en Algérie. Avec le 1er régiment étranger de parachutistes, il participe comme chef de section au débarquement de vive force à Port-Fouad (Égypte) puis à la bataille d'Alger. Bien que plusieurs fois accusé d’y avoir fait usage de la torture, et en dépit de témoignages et de déclarations pour le moins troublantes de la part de l’ancien lieutenant, Jean-Marie Le Pen ne sera jamais condamné pour de tels faits.

(Photo by AFP)
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Le 29 juin 1960, à Paris 8e, Jean-Marie Le Pen épouse Pierrette Lalanne (née en 1935), fille d'un négociant en vin de la bourgeoisie landaise et ex-femme de l'imprésario Claude Giraud. Ensemble, ils auront trois filles : Marie-Caroline, Yann et Marine.

(Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)
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En 1963, il devient directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour, le sulfureux avocat de Louis Ferdinand Céline en 1948 et du général putschiste Raoul Salan lors des procès de l'OAS en 1962, en vue de l'élection présidentielle de 1965.

(Photo by Alain Nogues/Sygma/Sygma via Getty Images)
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1972 marque un tournant dans la vie politique de Jean-Marie Le Pen. Les responsables du mouvement d’extrême droite Ordre nouveau font appel à lui pour prendre la tête du Front national, un parti destiné, au départ, à élargir leur audience. Les scores électoraux du nouveau parti sont extrêmement faibles. Aux élections législatives de 1973, le FN ne recueille en effet que 1,3 % des suffrages exprimés. Mais contrairement aux militants d’Ordre nouveau, Jean-Marie Le Pen juge ce résultat encourageant. Le début d’une aventure qui va durer plus de 40 ans.

(Photo by GABRIEL DUVAL / AFP)
(Photo by GABRIEL DUVAL / AFP)

Durant ses premières années d’existence, le Front National ne décolle pourtant pas. Ainsi, lors de l’élection présidentielle de 1974, Jean-Marie Le Pen ne réunit sur son nom que 0,75% des suffrages. Pire : en 1981, il n'obtient même pas les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.

(Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Patrick AVENTURIER/Gamma-Rapho via Getty Images)

C’est au début des années 1980 que le FN va remporter ses premiers succès électoraux. En 1983, lors des élections municipales, Jean-Marie Le Pen propose une alliance au RPR et à l'UDF. Jusqu’ici marginal, le FN opère alors une percée remarquée, symbolisée par l'élection de Jean-Marie Le Pen comme conseiller à Paris. En décembre de la même année, le leader frontiste retrouve un siège de député dans la deuxième circonscription du Morbihan. Enfin en 1984, la liste Front National obtient 12% des voix aux élections européennes, offrant ainsi un strapontin au Parlement de Strasbourg au patron du FN. Un siège qu’il occupera presque sans discontinuer jusqu’en 2019 - "occuper" est toutefois un bien grand mot, Jean-Marie Le Pen ayant fait partie des députés les plus absentéistes de l’hémicycle.

(Photo by DERRICK CEYRAC / AFP)
(Photo by DERRICK CEYRAC / AFP)

Il apparaîtra plus tard que François Mitterrand, alors président de la République, fut l’un des artisans discrets (mais efficaces) de la naissance médiatique du FN. C’est en effet par l’entremise du chef de l’État - désireux de déstabiliser la droite - que Jean-Marie Le Pen put intervenir en direct au journal de 20 heures de TF1 en juin 1982, et surtout, qu’il obtint un passage dans L'Heure de vérité, émission politique phare des années 1980. Un véritable tremplin pour le leader d’extrême droite.

(Photo by THIERRY ORBAN/Sygma via Getty Images)
(Photo by THIERRY ORBAN/Sygma via Getty Images)

Ce soir de février 1984, Jean-Marie Le Pen, qui a troqué son cache-oeil pour un oeil de verre plus consensuel, déploie tous ses talents de bateleur de foire devant les journalistes Alain Duhamel, Jean-Louis Servan-Schreiber, Albert du Roy et François-Henri de Virieu. Une performance qui s’achève sur une provocation restée dans les annales du PAF. Le leader du FN se lève et observe "une minute de silence à la mémoire des dizaines de millions d’hommes qui sont tombés victimes de la dictature communiste", et demande d'"avoir une pensée fraternelle pour tous ceux qui se trouvent dans les camps et au Goulag". Quoique digne d’une mauvaise pièce de commedia dell’arte, sa prestation séduit indiscutablement. Le record d’audience est battu. Le lendemain, alors que le parti recueillait en moyenne 15 adhésions quotidiennes, celles-ci passent, en quelques jours, à un millier.

(Photo by Michel CLEMENT / AFP)
(Photo by Michel CLEMENT / AFP)

Conscient que ses outrances lui assurent une certaine visibilité, et naturellement porté aux coups de menton et au scandale, Jean-Marie Le Pen multiplie les saillies médiatiques… et les sorties de route. Comme en septembre 1987, où, invité du Grand Jury RTL - Le Monde, et interrogé sur la contestation par des négationnistes de l'utilisation par les nazis de chambres à gaz, il déclare : "Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale". Un "détail" qui entraînera le départ de militants et de cadres du FN, ainsi que la réprobation du reste de la classe politique.

(MARTIN BUREAU/AFP)
(MARTIN BUREAU/AFP)

Le leader frontiste ponctuera toute sa carrière politique de provocations ineptes, oscillant entre calembours douteux, déclarations mensongères et propos condamnables. La justice, d’ailleurs, le condamnera à plusieurs reprises pour apologie de crime de guerre et contestation de crimes contre l’humanité, ou encore pour provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale.

(Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Georges MERILLON/Gamma-Rapho via Getty Images)

Qu’importe les condamnations, qu’importe l’indignation qu’il suscite : à la fin des années 1980, Jean-Marie Le Pen a trouvé son rythme de croisière… et son fonds de commerce électoral. Durant des décennies, le FN prospèrera ainsi en agitant les deux épouvantails de l’immigration et de l’insécurité, érigés en fléaux consubstantiels. Des peurs que le chantre de la "préférence nationale", dont le verbe acéré fait merveille lors de ses meetings, saura habilement instrumentaliser à chaque échéance démocratique. Comme lors de l’élection présidentielle de 1988.

(Photo by Boris HORVAT / AFP)
(Photo by Boris HORVAT / AFP)

Porté par l’élan des législatives de 1986, qui, par la grâce du scrutin de liste proportionnel à un tour, voient le FN envoyer 35 députés à l’Assemblée nationale, Jean-Marie Le Pen se présente deux ans plus tard à l’élection présidentielle et se pose en défenseur de la nation, opposé à la "société pluriculturelle, multiraciale, internationaliste", représentée par François Mitterrand. Le 24 avril 1988, à la surprise générale, il obtient 14,4% des voix, un score bien supérieur à ce que lui accordaient les sondages. Embarrassé, car il a besoin des voix du leader frontiste pour l’emporter au second tour contre le président sortant, Jacques Chirac refuse néanmoins toute concession au chef du FN. Nombreux seront ceux qui penseront que ce choix lui a coûté la magistrature suprême.

(Photo credit should read GERARD JULIEN/AFP)
(Photo credit should read GERARD JULIEN/AFP)

L’année 1995 est celle de la consolidation pour le FN, et de son installation durable dans le paysage politique français. Manifestant une souplesse idéologique inattendue - le terme d’"opportunisme" serait peut-être plus adapté -, Jean-Marie Le Pen abandonne le néo-libéralisme reaganien qui avait sa préférence dans les années 1980 au profit d’une stratégie "anti-élite", davantage au goût de l’époque, lors de l’élection présidentielle. Une fois encore, le candidat du FN se positionne en 4e position au 1er tour, avec un score sensiblement supérieur à celui de l’élection précédente (15%). Un succès qui trouve, la même année, son prolongement dans les élections municipales. Le FN se maintient en effet dans 119 des 120 villes de plus de 30 000 habitants et emporte 4 villes (Toulon, Orange, Marignane et Vitrolles).

(Photo credit should read GEORGES GOBET/AFP via Getty Images)
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Ces expériences municipales se finiront majoritairement mal. Trois des quatre maires élus seront poursuivis en justice, à l’image de Jean-Marie Le Chevallier, condamné en 2001 à un an de prison avec sursis et à 100 000 francs d'amende (15 000€) pour détournement de fonds publics et complicité d'abus de confiance. "Il y a eu des maires indélicats", admettra d’ailleurs plus tard Marine Le Pen, avec un sens consommé de la litote.

(Photo by Thomas SAMSON/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Thomas SAMSON/Gamma-Rapho via Getty Images)

À la fin des années 1990, le FN marque le pas. Une perte de vitesse à laquelle la montée en puissance de Bruno Mégret, devenu en dix ans l’un des hommes forts du parti, n’est pas étrangère. Plus atlantiste, plus libéral, plus ferme en matière d’immigration et ouvert à des alliances avec la droite traditionnelle, ce polytechnicien ambitieux s’oppose au président du FN, jusqu’à provoquer la scission du parti, qui perd nombre de ses cadres et des milliers d’adhérents en 1998. Le résultat électoral ne tarde pas à se faire sentir : aux élections européennes de 1999, le FN n’obtient que 5,7% des voix. Un coup dur… mais pas fatal. La "lepénisation des esprits" - expression inventée en 1997 par Robert Badinter pour qualifier la banalisation des thèmes du Front National - est en marche.

(Photo by Jean-Francois DEROUBAIX/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Jean-Francois DEROUBAIX/Gamma-Rapho via Getty Images)

Un phénomène que l’élection présidentielle de 2002 va faire apparaître en pleine lumière. Bien qu’affaibli par la scission survenue en 1998, Jean-Marie Le Pen remonte sur ses vieux chevaux de bataille (préférence nationale, expulsion des immigrés en situation irrégulière, fin du regroupement familial, tolérance zéro…), et profite d’une campagne anxiogène, où la thématique de l'insécurité devient la grille de lecture du pays - un phénomène amplifié par la couverture médiatique excessive que lui accordent les médias, à commencer par TF1 et LCI.

(Photo by Antonio RIBEIRO/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Antonio RIBEIRO/Gamma-Rapho via Getty Images)

Au soir du 21 avril 2002, c’est la stupeur dans le pays. Pourtant favori au début de la campagne, le Premier ministre Lionel Jospin, dont la popularité est pourtant grande, est éliminé. Jean-Marie Le Pen, qui obtient 16,9% des voix, accède au second tour de la présidentielle. L’événement constitue un véritable cataclysme dans l’histoire de la Ve République : pour la première fois, un candidat classé à l'extrême droite brise le plafond de verre et se qualifie pour le second tour d'une élection présidentielle.

(Photo by Pool ROSSI/SCORCELLETTI/Gamma-Rapho via Getty Images)
(Photo by Pool ROSSI/SCORCELLETTI/Gamma-Rapho via Getty Images)

Très vite, l’indignation succède à la consternation dans le pays. Un "front républicain" se dresse alors contre Jean-Marie Le Pen. Jacques Chirac refuse de débattre contre le candidat FN durant l’entre-deux-tours. Parmi les 14 candidats éliminés, 11 appellent à voter en faveur de Jacques Chirac. Enfin, des manifestations sont organisées par des opposants à l'extrême droite, notamment le 1er mai, où 500 000 personnes défilent à Paris pendant que le patriarche de l’extrême droite tient son traditionnel défilé en hommage à Jeanne d’Arc. Le 5 mai, le résultat du second tour de l’élection est sans appel : Jacques Chirac l’emporte sur un score proche des standards soviétiques (82,2 %).

 (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
(Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L’élection présidentielle de 2007 constitue la dernière bataille électorale de grande ampleur menée par le chef du FN, alors âgé de 78 ans - ce qui en fait le doyen de la campagne. Perturbé par l’irruption de Nicolas Sarkozy sur des terres électorales qu’il était jusqu’ici seul à fréquenter, Jean-Marie Le Pen ne renoue pas avec son succès de 2002. Il ne se classe qu’en 4e position au 1er tour.

(Photo by FRANCOIS LO PRESTI / AFP)
(Photo by FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Arrivé au terme de son mandat de président du FN en 2010, le vieux leader ne fait plus l’unanimité au sein du parti, dont de plus en plus de cadres souhaitent un renouvellement de la direction. Conscient qu’il est temps de transmettre le flambeau, il annonce le 9 avril 2010 qu'il ne se représentera pas à la présidence du FN à l'issue du prochain congrès du parti, et qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2012. La place du boss est encore chaude lorsque sa fille Marine en hérite en janvier 2011.

(Photo by KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
(Photo by KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Très vite pourtant, les relations entre le père et la fille vont se tendre, jusqu’à atteindre un point de non-retour. Le 20 août 2015, le président d'honneur du Front national est ainsi exclu du parti qu'il a contribué à fonder. Ses propos polémiques sur les chambres à gaz - un "détail" de la Seconde Guerre mondiale réitéré en 2015 - et sa défense du maréchal Pétain ne font plus recette à l’heure où Marine Le Pen a engagé une stratégie de "dédiabolisation" du parti.

(Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
(Photo by GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Au crépuscule de sa vie politique, en mars 2018, Jean-Marie Le Pen publie Fils de la Nation, le premier tome de ses Mémoires. L’ouvrage connaît un immense succès - imprimé à 50 000 exemplaires, l'ouvrage est épuisé avant même sa parution et figure en tête des meilleures ventes de livres sur Amazon en février et mars 2018. Le deuxième tome sort un peu plus d’un an plus tard, en septembre 2019, et connaît un succès moindre, avec seulement 30 000 ventes, selon les chiffres de l'éditeur annoncés en février 2020.

(Photo by FREDERICK FLORIN / AFP)
(Photo by FREDERICK FLORIN / AFP)

En 2019, Jean-Marie Le Pen quitte son mandat de député européen, après 34 années passées à l'hémicycle de Strasbourg. 63 ans après sa toute première élection en tant que député, cette année marque son départ de la vie politique active. Durant les mois et années qui suivirent, la figure d'extrême-droite n'a pas hésité, lors de ses interventions télévisées, à souffler le chaud et le froid concernant ses relations avec sa fille Marine, en la taclant régulièrement, puis en la soutenant tout de même lors de l'élection présidentielle en 2022, tout en manifestant sa "sympathie" pour Éric Zemmour, rival du Rassemblement national.

Jusqu’au bout, le vieux tribun, dont la hauteur du verbe n’aura souvent eu d’égale que la bassesse du comportement, sera demeuré le symbole d’un nationalisme d’inspiration maurassienne d’un autre âge. Anti-immigration, anti-élites, anti-Europe, le fondateur du FN aura passé sa vie à nager à contre-courant de l’histoire. Il en a définitivement rejoint les rangs, le 7 janvier 2025.