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Jean-Marie Le Pen : "Florian Philippot était un élément de troubles"

Le président d’honneur du Front National se réjouit du départ de Florian Philippot du mouvement qu’il a créé.

Jean-Marie Le Pen, le départ Florian Philippot est-il une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Dans la mesure où Florian Philippot était un élément de troubles dans la vie actuelle du mouvement, son départ volontaire me semble de nature à apaiser la situation et à régler déjà un certain nombre de problèmes. Je suis assez content dans le fond qu’il ait pris cette décision.

Pourquoi Florian Philippot est devenu incompatible avec le FN ?
Il y avait un conflit de lignes qui s’ajoutait à l’influence qu’avait conquise Florian Philippot, au-delà de ses fonctions de vice-président. C’est le problème des hauts-fonctionnaires. Quand ils sont dans la politique, ils ont tendance à se considérer comme supérieur à leurs camarades et à imposer leur volonté. C’est cela qui a rendu progressivement incompatible sa vice-présidence avec la marche générale du mouvement.

Stratégiquement, le FN va prendre un nouveau virage. Est-ce de bon augure pour les prochaines échéances électorales ?
Oui, parce que je crois que les principaux points du programme de Florian Philippot étaient moins populaires que ceux qu’impose la situation du pays. Notamment avec l’immigration massive, le chômage et l’insécurité qui en sont les conséquences principales. Cela est beaucoup plus près du sentiment du peuple que ne l’est la lutte contre l’Euro ou l’Europe.

Sa stratégie de “dédiabolisation” n’a donc pas fonctionné…
Je ne sais pas ce qu’est la dédiabolisation. C’est un mot dont je n’ai jamais compris la signification. La diabolisation est le fait de nos adversaires et on ne peut dédiaboliser qu’avec leur accord. Or, il ne s’agit d’être d’accord avec nos adversaires, mais de les combattre. Cette formule est une erreur sémantique d’abord. Et une erreur stratégique d’autre part.

Florian Philippot parti, peut-il désormais être un danger pour le Front National ?
Non, je ne pense pas. S’il avait cette intention, il le ferait par l’intermédiaire du mouvement qu’il a fondé, Les Patriotes. Un mouvement qui avait évidemment un but d’ “anschlussement” (sic). Je ne crois qu’il ait une chance d’être suivi sur le plan de l’opinion. Il y a un certain nombre de ses amis personnels, ses affidés, qui vont se croire obligés de partir aussi. Mais ça ne sera pas gravissime.

Peut-on faire un parallèle avec le départ de Bruno Mégret en 1998 ?
Je ne pense pas que ce soit la même situation. Encore que… C’est un cadre supérieur du mouvement qui veut être vizir à la place du vizir. Mais les situations étaient tout de même différentes.

En avez-vous parlé avec Marine Le Pen ?
Non, pas encore. J’attends qu’elle m’invite à lui parler. Je ne suis pas en contact avec elle pour le moment. Je suis un peu hors-les-murs.

Le départ de Florian Philippot peut-il permettre à d’autres cadres d’émerger au FN ?
Déjà, je ne pense pas que Marine Le Pen veuille se faire remplacer (rires). Je crois qu’elle a l’intention de se remplacer elle-même. Mais il peut y avoir des gens de qualités qui se présentent aux élections présidentielles du Congrès. La présidence n’est pas une propriété personnelle. Mais si Marine Le Pen sait faire les amodiations nécessaires, si elle veut donner plus de vie démocratique au mouvement, là je crois qu’elle peut reconquérir une influence totalement prépondérante.

Après l’épisode de juin dernier au bureau politique, vous sentez-vous toujours concerné par le Front National ?
Je me sens toujours prêt à partir moi, il n’y a pas de problème ! Tant que le bon Dieu me prête vie, santé et vigueur… Celles-ci sont un peu en difficulté mais j’essaye de résoudre les problèmes. Le Congrès, début 2018 ? Je n’y suis pas invité pour l’instant. J’espère l’être. Ce serait conforme aux statuts. Je ne sais pas mais je croise les doigts.