Jean-Marc Sauvé, le sage de la République

L’ex-vice-président du Conseil d’État a travaillé près de trois ans sur les abus sexuels dans l’Église. Il dirige aujourd’hui la commission indépendante chargée des États généraux de la justice.

«Ah bon, je pensais que vous étiez le petit-fils du général de Gaulle», lui dit, un peu déçue, cette jeune fille que lui présente un ami un jour de mariage. «C’était la première déception que je lui ai infligée, mais elle l’a surmontée et, quelques années plus tard, elle est devenue ma femme», raconte Jean-Marc Sauvé en souriant. En plus des traits et de l’allure, il a emprunté au Général, au fil des ans, une part de sa gestuelle... À la tête pendant trente-deux mois de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), il nous reçoit dans les locaux de cette dernière, qu’il occupe jusqu’à la fin du mois. Il doit y trier des archives et expédier quelque 3000 exemplaires du rapport, tout juste imprimés. Il l’a remis le 5 octobre.

Dix jours plus tard, il participait à sa première réunion des états généraux de la justice. Le ministre Éric Dupond-Moretti et le chef de l’État l’avaient sollicité pour prendre la tête de la commission indépendante chargée de ce nouveau chantier. Il a failli décliner à cause de l’état d’épuisement dans lequel l’avait laissé sa mission sur l’Église et de la brièveté du calendrier initial. Ce dernier a été desserré –«le président a dit que cela devait être terminé pour la fin de l’hiver, et l’hiver s’achève le 20 mars»–, son sens des responsabilités a fait le reste. «À partir du moment où le délai permet un travail effectif et sérieux, j’ai estimé ne pas pouvoir me dérober», résume-t-il, concédant «une trace d’orgueil».

Il a assisté à 550 Conseils des ministres et travaillé avec 4 présidents

Sa mission : faire le point sur le fonctionnement d’un service public à partir des attentes et des frustrations des justiciables, des acteurs de la justice – magistrats, greffiers,(...)


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