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Jean-Marc Ayrault «Il faut tenir bon sur les valeurs»

«Le couple franco-allemand fonctionne bien aujourd’hui. Il s’est construit, depuis le début du quinquennat de François Hollande. Notre relation avec l’Allemagne a pu être déséquilibrée, notamment pour des questions économiques, et il faut toujours un peu de temps pour que des dirigeants apprennent à se connaître. Même si certains ont été tentés par d’autres alliances, comme Gerhard Schröder quand il s’est tourné vers Tony Blair dans les années 2000, on en revient toujours à la nécessité d’un accord franco-allemand, à cette alliance majeure au cœur de l’Europe. C’est le sens de l’histoire. Jean Monet disait que l’Europe ne se construisait que dans les crises. C’est malheureusement très souvent le cas, comme le prouvent les crises ukrainienne ou grecque. Cet été, alors qu’elle semblait pencher pour le Grexit, Angela Merkel a choisi l’Europe et le président français n’y est pas pour rien. Entre eux deux, tout se fait par petites touches. L’Europe traverse un moment difficile avec l’arrivée massive de réfugiés. Il faut que le bloc franco-allemand tienne bon sur les valeurs et c’est pour ça que les discours de Strasbourg [mercredi] sont hautement symboliques, comme l’avaient fait Mitterrand et Kohl en 1989. Parler d’une seule voix face aux égoïsmes nationaux et insister sur la solidarité qui est l’idée même sur laquelle s’est construite l’Union européenne, c’est ça le rôle du couple franco-allemand.» Recueilli par

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