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Jean-Luc Mélenchon fait "le pari de croire" Eric Dupond-Moretti

Jean-Luc Mélenchon  - CLEMENT MAHOUDEAU
Jean-Luc Mélenchon - CLEMENT MAHOUDEAU

On attendait une opposition franche et massive, il n'en est rien. Eric Dupond-Moretti, nommé ministre de la Justice lundi, et Jean-Luc Mélenchon, député élu dans les Bouches-du-Rhône, ont souvent ferraillé dans un passé récent. L'actuel garde des Sceaux était le défenseur des policiers présents lors de la perquisition du siège de la France insoumise, et a souvent eu des mots peu amènes à l'égard de l'homme politique, lui suggérant un jour d'avaler "une camomille", le raillant même en tant que "Lula français".

Cependant, alors que le néo-ministre de la Justice a connu une première difficile face à l'Assemblée nationale ce mercredi matin, lors d'une séance de questions au gouvernement, Jean-Luc Mélenchon a choisi de ne pas l'enfoncer.

"Il ne faut pas être trop dur"

Face aux journalistes, dans la salle des Quatre-Colonnes qui jouxte les débats, il s'est montré indulgent:

Il ne faut pas être trop dur non plus, ce n’est pas un match, ce n’est pas non plus une arène. On peut admettre qu’un orateur, un avocat, qui est habitué à prendre son temps, à ménager des effets physiques, est complètement éberlué par un lieu où on doit s’exprimer en deux minutes au milieu du brouhaha et d’un vacarme total. Bon, c’est l’Assemblement nationale, et pour sa première, il était visiblement désappointé."

Il a même ajouté: "La suivante était intéressante, et j’ai envie de faire le pari de le croire." Lundi, dans un tweet, puis mardi, lors d'un premier commentaire public, Jean-Luc Mélenchon avait déjà accordé le bénéfice du doute à son ancien adversaire. Il faut dire qu'il se réjouit particulièrement de l'éviction de Nicole Belloubet: "La justice a été laissée en très piteuse état par madame Belloubet dans une ambiance intérieure absolument folle, des abus de pouvoir de toutes sortes se sont multipliés depuis son bureau. C’est l’intérêt général du pays qu’on revienne à des choses plus normales."

La feuille de route du ministre convient au député

Eric Dupond-Moretti l'a martelé: il fait du renforcement du respect de la présomption d'innocence, de la lutte contre la transgression du secret de l'instruction et de l'encadrement dans la durée des enquêtes préliminaires des priorités de sa politique. Des options saluées par Jean-Luc Mélenchon:

Et quant aux points sur lesquels il est intervenu, on est d’accord donc c’est toujours ça de pris. Le secret de l’instruction, c’est quand même inouï qu’il soit violé sans arrêt et que personne n’ait jamais été puni ! Par ailleurs, les enquêtes préliminaires interminables, j’en sais quelque chose. Ça fait trois ans que je suis en enquête préliminaire pour des raisons que je ne connais même pas."

Troussant le fond de sa pensée en une phrase, le député a résumé: "Oui, à cette étape, nous avons une attitude bienveillante à son égard."

Article original publié sur BFMTV.com