Jean Lassalle cause l'annulation des suffrages de sa commune à la présidentielle

Le coup d'éclat de Jean Lassalle a conduit le Conseil constitutionnel à annuler tous les suffrages de sa commune. (Photo: via Associated Press)
Le coup d'éclat de Jean Lassalle a conduit le Conseil constitutionnel à annuler tous les suffrages de sa commune. (Photo: via Associated Press)

Le coup d'éclat de Jean Lassalle a conduit le Conseil constitutionnel à annuler tous les suffrages de sa commune. (Photo: via Associated Press)

POLITIQUE - Un candidat à la magistrature suprême ne peut pas faire ça. C’est en tout cas la décision des Sages en ce mercredi 27 avril. Le Conseil constitutionnel a effectivement décidé de ne pas prendre en compte les bulletins de la commune de Jean Lassalle dans les résultats de l’élection présidentielle à cause de son coup d’éclat le jour du second tour.

Il s’agit de la commune de Lourdios-Ichère, dont il fut le maire, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le candidat malheureux du premier tour s’est filmé devant l’urne, le Jour J, sans y glisser son bulletin pour indiquer, face caméra, que, selon lui, “le vote blanc n’est plus à la hauteur”. Avant de diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux.

Selon les termes utilisés par les Sages, “il a publiquement mis en scène son abstention et a pris la parole pour exprimer, devant l’urne, son refus de participer à l’élection”. Un comportement qui enfreint le code électoral et a ”été de nature à altérer la sincérité du scrutin dans cette commune”, “eu égard à la notoriété” de Jean Lassalle à Lourdios-Ichère, écrit ainsi le Conseil constitutionnel. Résultats: les suffrages sont annulés.

Pardon et “peine de prison”

Face à cette décision, Jean Lassalle n’est pas resté sans rien faire. Bien au contraire. Celui-ci a écrit une longue lettre (à lire en intégralité dans le tweet ci-dessous) au Conseil constitutionnel dans laquelle il se dit prêt à “payer les éventuelles conséquences” de son geste.

“J’ai la seule et totale responsabilité de l’acte que j’ai posé (...) l’un des plus importants de ma vie”, explique le député. “Je demande pardon au bureau présent, à l’ensemble des citoyens de la commune de Lourdios-Ichère, pour le grand déshonneur qu’ils ont eu à essuyer, à cause de moi, depuis que la commune existe. Je le ferai personnellement auprès de chacun d’entre eux, un par un.”

Jean Lassalle précise qu’aucune caméra de la presse n’était présente au moment de son acte, que seul son fils filmait la scène à l’aide d’un smartphone, et que deux journalistes de presse écrite avaient été conviés par lui-même.

“Je demande simplement à votre institution de bien vouloir lever la sanction que vous avez infligée à la commune de Lourdios-Ichère qui n’y est strictement pour rien”, poursuit-il dans son courrier.

Et il va plus loin, sur son cas personnel, demandant à répondre de son acte face à la justice: “Je vous demande au contraire de bien vouloir engager ou faire engager sans délai les poursuites pénales que vous évoquez à mon égard. Je veux bien publiquement répondre de mon acte et en payer les éventuelles conséquences prévues par la loi: peine de prison, retrait de mes droits civiques, amendes...”

L’élu va d’ailleurs jusqu’à dire que si le Conseil constitutionnel n’engageait pas de poursuite pénale, il fera appel ”à qui de droit pour que la justice passe”...

Par ailleurs, dans d’autres bureaux de vote en France, des suffrages ont été annulés par le Conseil constitutionnel au second tour, pour plusieurs motifs: scrutin dans une église dont le confessionnal faisait office d’isoloir; absence de membre du bureau de vote pendant le scrutin; absence d’isoloir; non-exigence d’une pièce d’identité; fermeture du bureau de vote avant l’heure légale ou urne non-verrouillée.

À voir également sur Le HuffPost: Le résultat de la présidentielle officialisé par le Conseil Constitutionnel

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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