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« Au PS, on ne change pas une équipe qui perd ! »

Jean Glavany à l'occasion du tournage du documentaire « Laicité, 30 ans de fracture à gauche », en 2020.
Jean Glavany à l'occasion du tournage du documentaire « Laicité, 30 ans de fracture à gauche », en 2020.

En bon navigateur, il raffole des croisières à la voile, Jean Glavany garde son calme dans la tempête. L'ancien chef de cabinet de François Mitterrand à l'Élysée n'est, certes, plus très impliqué dans la vie politique nationale ou socialiste, mais il porte un regard distancié sur les soubresauts qui agitent son parti. En presque cinquante ans de militantisme, il a tout connu, la SFIO, Épinay, le 10 mai 1981, le tournant de la rigueur, l'échec électoral de 1993, la lente agonie du PS… L'ex-ministre apprécié de l'Agriculture est inquiet, très. La catastrophe d'Anne Hidalgo, suivant celle de Benoît Hamon en 2017, signe à ses yeux aussi la fin du parti d'Épinay. Il pense que le PS d'aujourd'hui, contraint de signer un accord électoral avec LFI, est encore plus ectoplasmique que la SFIO en 1969, qui arrivait encore à réunir 5 % des électeurs. Jean Glavany est sévère avec Olivier Faure et la direction du parti. Il les juge responsables d'avoir laissé couler le PS. Ce qui, pour un navigateur, est évidemment tragique.

Le Point : Comment vous, ancien compagnon de route de François Mitterrand, avez-vous réagi à l'annonce de l'accord signé entre LFI, le PS, le PCF et les écologistes ?

Jean Glavany : Cet accord touche à des sentiments contradictoires, qui tiennent à mon expérience et à mes engagements. J'y vois d'abord un aspect positif. J'approuve cet accord parce qu'il traduit une volonté de rassemblement de la gauche, des mélenchonistes aux socialistes en passant par [...] Lire la suite