Jean-François Copé ne veut penser qu'à 2014

Invité de l'émission Des paroles et des actes jeudi soir sur France 2, Jean-François Copé a exclu toute alliance de l'UMP avec le Front national pour les prochaines municipales, même localement et refusé d'envisager un duel entre François Hollande et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017. /Photo d'archives/REUTERS/Jacky Naegelen

PARIS (Reuters) - Jean-François Copé a exclu jeudi toute alliance de l'UMP avec le Front national pour les prochaines municipales, même localement et refusé d'envisager un duel entre François Hollande et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017. Le président de l'UMP, qui était invité de l'émission Des paroles et des actes sur France 2, a indiqué que son seul objectif était aujourd'hui de mener le parti à la victoire aux élections municipales et européennes de 2014. "Le programme du Front national est absurde", a-t-il dit et ce n'est pas certainement pas en nouant des alliances avec un parti à la "démagogie extraordinaire" et au "populisme absolu" ou "en allant chercher des voix contre nature" qu'on réglera les problèmes des Français. Pour lui, seul l'UMP est en mesure d'apporter les réponses au "ras-le-bol" des Français plutôt que le "parti extrémiste" qu'est le FN. "Je ne sais pas si c'est de droite ou de gauche, c'est un parti extrémiste", a-t-il indiqué en estimant, exemple de la réforme des retraites à l'appui, que le programme de la formation de Marine Le Pen était "un copier-coller de celui des communistes". Interrogé sur un sondage faisant apparaître que 44% des sympathisants UMP sont favorables à une alliance nationale avec le FN aux municipales, Jean-François Copé s'est dit plutôt étonné que, avec tout le "tintamarre" fait autour du Front national, il y en ait 51% qui ne le souhaitent pas. Il a assuré que l'UMP présenterait des listes dans toutes les villes et réaffirmé que les élus qui noueraient des alliances locales avec le Front national seraient exclus. Il a rappelé en outre la règle du "ni-ni" des dernières législatives en matière de consignes de vote, à savoir qu'"entre un candidat FN et un candidat de gauche, soutenu par le parti de Jean-Luc Mélenchon, je ne vois pas bien pour qui voter" au second tour. HYPOTHÈSE D'ÉCOLE Quant à son attitude en cas de duel François Hollande-Marine Le Pen en 2017, le député maire de Meaux a déclaré qu'envisager une telle hypothèse c'était "ne pas voir ce qui se passe en France aujourd'hui". Il a promis de prendre position "si jamais elle existe, mais aujourd'hui on n'est même pas à l'hypothèse d'école." A l'heure où François Fillon, son rival dans la violente bataille de fin 2012 pour la présidence de l'UMP, est passé à l'offensive pour 2017 en rompant spectaculairement avec Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé a tenu à se démarquer. "Je ne suis pas dans la même situation que d'autres", a-t-il souligné. "J'ai une feuille de route, gagner les élections municipales puis européennes". A propos d'un éventuel retour de Nicolas Sarkozy, il a réaffirmé que, quel que soit le choix de l'ancien chef de l'Etat, il serait à ses côtés. "Je l'ai dit, mais je complète simplement en disant qu'avant 2017, il y a 2014 et que ceux qui pensent qu'on peut gagner 2017 si on n'a pas gagné en 2014 n'ont rien compris", a-t-il indiqué cependant. Mais il entend aujourd'hui réserver ses flèches uniquement aux adversaires de l'UMP, déclarant avoir tiré les leçons de la "crise terrible" qui a secoué le parti l'an passé. "J'ai compris de cette période que rien n'exaspérait plus les Français que ces querelles internes (...) je ne me suis pas adressé aux Français sur les sujets qui les intéressaient, cette période là est révolue". Le chômage, les impôts, les violences et la montée du communautarisme sont les quatre grands sujets "qui sapent notre société et je suis maintenant entièrement dédié à essayer de proposer des solutions", a encore déclaré le président de l'UMP. Yann Le Guernigou