Copé se défend sur la gestion des meetings de Sarkozy

PARIS (Reuters) - L'hebdomadaire Le Point accuse jeudi une société de communication fondée par des proches de Jean-François Copé d'avoir surfacturé des meetings de Nicolas Sarkozy, "un tissu de mensonges" selon le président de l'UMP qui portera plainte. Bygmalion, qui appartient à deux anciens collaborateurs du "patron" de l'UMP, a engrangé 8 millions d'euros pour l'organisation des meetings de la campagne présidentielle de 2012, écrit la publication. Selon lui, le surcoût était en général de 20% et "les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels". Les accusations du Point ont été confortées par le député UMP Lionel Tardy, proche de François Fillon, l'ancien adversaire de Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP. "Tout le monde savait pour @jf_cope: c'est la raison pour laquelle je n'ai pas participé au #Sarkothon", a-t-il écrit sur Twitter en évoquant l'appel aux dons lancé par le parti près l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Peu après avoir payé ces 8 millions d'euros, l'UMP a fait appel à ses sympathisants pour renflouer ses caisses, à hauteur de 11 millions d'euros, souligne Le Point. "C'est absolument immonde", a réagi Jean-François Copé sur i>Télé. "C'est un coup monté totalement, de manière absolument ignoble, il n'y qu'une manière d'y répondre, c'est par la voie des tribunaux", a-t-il poursuivi, en précisant qu'il porterait plainte pour diffamation. "C'est un tissu de mensonge." JUPPÉ DIT FAIRE CONFIANCE À COPÉ Guy Alves, PDG de Bygmalion, a lui aussi réfuté les accusations du Point qui évoque les "étranges connexions" et "l'opacité" de la société de communication qui aurait connu "une croissance fulgurante" au service de Jean-François Copé. "Ce qui est dit est faux et sera réglé devant les tribunaux", a-t-il dit sur i>Télé. "Je n'ai rien à cacher." Georges Fenech, député UMP du Rhône, dénonce dans un communiqué une tentative de déstabilisation de Jean-François Copé "à partir de supputations sans le moindre fondement." François Fillon, en visite au salon de l'agriculture, a dit avoir eu au téléphone le président de l'UMP. "Il m'a dit qu'il démentait tout, je n'ai pas de raison de ne pas le croire. Pour moi, ce n'est pas un sujet", a dit l'ancien le député de Paris. Sur RTL, l'ancien Premier ministre Alain Juppé a dit "faire confiance" à Jean-François Copé pour "faire valoir sa bonne foi". "C'est maintenant une affaire de justice", a-t-il dit. Selon Lionel Tardy, au contraire, "pour ceux qui avaient eu accès aux documents de la campagne présidentielle 2012, visiblement il y avait des prestations de meetings qui étaient surfacturées". "C'était un secret de Polichinelle", a-t-il dit sur BFM TV. Jean-François Copé a mis en cause sur i>Télé l'ancien directeur du Point "qui depuis des mois et des mois nous attaque, Nicolas sarkozy comme moi-même, pour nous détruire". "La dernière affaire révélée (par Le Point) est une lamentable histoire de pieds nickelés qui ne fait pas honneur à la politique et jette une lumière crue sur les méthodes d'une équipe qui, apparemment, ne s'embarrasse pas de scrupules", a répliqué Franz-Olivier Giesbert dans Le Point. "Mais bon, pour les mettre au jour, il n'y avait pas besoin d'un vaste complot remontant jusqu'à moi", a-t-il ajouté, reconnaissant cependant avoir reproché au dirigeant de l'UMP d'avoir "triché aux élections internes de son parti". (Jean-Baptiste Vey et Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)