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Jean-Claude Juncker ne veut pas d'un "Grexit" de Schengen

Dans le port du Pirée, près d'Athènes. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dit mercredi son opposition à une sortie de la Grèce de l’espace Schengen, appelant l’ensemble des Etats membres à plus de solidarité pour résoudre la crise des migrants. /Photo prise le 31 janvier 2016/REUTERS/Darrin Zammit Lupi

STRASBOURG (Reuters) - Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a dit mercredi son opposition à une sortie de la Grèce de l’espace Schengen, appelant l’ensemble des Etats membres à plus de solidarité pour résoudre la crise des migrants. Des inspections menées au mois de novembre en Grèce, par la Commission européenne, ont révélé de "graves lacunes" dans la mise en œuvre des contrôles aux frontières extérieures du pays tels qu’ils sont prévus par le traité qui lie les 26 Etats membres de l’espace de libre circulation. "Si je n’ai jamais voulu envisager un Grexit (sortie de la Grèce-NDLR) de la zone euro, ce n’est pas pour envisager un Grexit de Schengen", a dit Jean-Claude Juncker devant le Parlement européen réuni à Strasbourg. "Il y a une seule façon de sauver Schengen, c’est appliquer ses règles, toutes ses règles. Nous sauverons Schengen en appliquant Schengen", a-t-il ajouté. La crise provoquée par l’afflux de migrants aux frontières sud-est de l’Union européenne sera une nouvelle fois à l’ordre du jour du Conseil européen, les 18 et 19 février prochains. L’ancien Premier ministre luxembourgeois a demandé de "ne pas stigmatiser la Grèce" mais de l’aider à corriger ses défaillances, ce qu’a commencé à faire, à l’initiative de la Commission, une équipe d’intervention rapide de Frontex, l’agence européenne pour le contrôle des frontières extérieures. Il a toutefois estimé que la portée de ces mesures correctrices serait limitée tant que les Etats membres n’appliqueraient pas les décisions adoptées en décembre : renforcement des centres d’enregistrement des migrants, relocalisation de ceux qui peuvent prétendre au statut de réfugié et création d’un corps de garde-côtes et de garde-frontières européen. Selon des chiffres publiés fin janvier par Frontex, 108.000 migrants sont arrivés en Grèce en décembre, ce qui porte le total pour la Grèce à 1,04 million en 2015, soit cinq fois plus que l'année précédente. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)