Jean, 11 ans, persécuté en colonie de vacances : sa mère porte plainte pour « violences aggravées »

Jean, 11 ans, est revenu de son séjour en colonie de vacances couvert d’hématomes après avoir été roué de coups par d’autres garçons. (Photo d’illustration)
MarsBars / Getty Images Jean, 11 ans, est revenu de son séjour en colonie de vacances couvert d’hématomes après avoir été roué de coups par d’autres garçons. (Photo d’illustration)

HARCÉLEMENT - « Ils le réveillaient avec des claques, le frappaient à chaque pause, matin, midi et soir, et ça toute la semaine. » Depuis que Jean, 11 ans, est revenu de sa colonie de vacances à Camaret-sur-Mer (Finistère), sa mère Cécile ne décolère pas. Selon le récit que l’enfant lui a livré, son séjour a viré au cauchemar après qu’il a été pris pour cible par un groupe de trois garçons âgés de 12 à 13 ans.

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« Si tu parles, t’es mort »

Originaire d’Oissy (Somme), Jean est parti d’Amiens le vendredi 23 août pour passer quelques jours au bord de la mer, dans le cadre d’un séjour proposé par l’organisme EJN, mandaté par la Communauté de communes Somme Sud-Ouest (CC2SO).

Mais à son retour jeudi 29 août, Cécile constate que Jean présente un coquard à l’œil. Et lorsqu’elle soulève son pull, elle découvre « qu’il avait des bleus sur tout le corps », rapporte Cécile au Parisien.

Dans un premier temps « perturbé », le jeune garçon refuse de parler, avant de se confier à ses cousins : trois préados de 12 à 13 ans l’ont persécuté durant tout le séjour. En plus des coups qu’il subit, Jean doit essuyer leurs brimades et leurs menaces. Ils lui auraient dit : « Si tu parles, t’es mort. On va aller violer ta mère. »

Jean est tellement effrayé qu’il dit ne pas s’être lavé de tout le séjour, les douches n’étant pas surveillées. Il a aussi passé une soirée caché dans un buisson, sans dîner, par crainte d’être « violé » après que les trois garçons lui ont essayé de le mettre à quatre pattes dans la chambre et de lui enlever son pantalon.

Une enquête interne ouverte par l’organisme

Sans réponse au mail adressé au responsable du centre, et face à la gravité des éléments que lui a rapportés son fils, Cécile a annoncé porter plainte pour « violences aggravées ». Selon elle, les animateurs, qui auraient pu intervenir, n’ont rien fait pour aider Jean. Son fils lui rapporte que lorsqu’il a demandé à pouvoir l’appeler, l’équipe encadrante lui aurait rétorqué : « Si c’est pour te plaindre, ce n’est pas la peine. » « Des gamins qui se chamaillent, ça arrive, mais Jean leur a raconté ce qu’il subissait et ils n’ont rien fait » , assure Cécile dans un article de France Bleu Picardie.

Contacté par le média, la CC2SO dit « prendre l’affaire très au sérieux ». Elle a pris contact avec la mère de Jean après son post sur Facebook et se réserve le droit de porter plainte contre l’organisateur de la colonie de vacances. Toujours selon France Bleu, une enquête interne a été ouverte.

De son côté, Jérôme Vasseur, directeur de l’association Éducation Jeunesse Aisne, qui a organisé la colonie de vacances, a déclaré au Parisien être « en train de mener des investigations pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer et d’où viennent les hématomes sur le corps de Jean ». Il a réfuté en revanche le principe qu’il n’y avait pas suffisamment d’animateurs pour encadrer le séjour : « Quand il y a cent enfants, il faut neuf éducateurs minimum. Il y en avait près du double. »

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