Le jeûne prolongé peut être nuisible pour l’immunité
Une étude sur des souris montre qu’elles sont plus vulnérables à des infections bactériennes après un jeûne prolongé.
Le jeûne est-il bon ou mauvais pour la santé ? Cette pratique qui consiste à consommer uniquement de l’eau (jeûne complet), des boissons peu caloriques (jeûne partiel) ou à sauter des repas (jeûne intermittent) a de plus en plus d’adeptes pour ses supposés bienfaits sur la santé. Et même si quelques résultats préliminaires semblent aller dans ce sens, d’autres appellent à la prudence. “Il est nécessaire de trouver le bon équilibre, car il est clair qu’à un moment donné les risques dépassent les bénéfices”, nous alerte Filip Swirski, directeur de l’Institut de recherche cardiovasculaire à l’École de médecine Icanh des hôpitaux Mount Sinai à New York (États-Unis). Avec son équipe, il vient de montrer chez la souris qu’un jeûne prolongé peut avoir des conséquences négatives sur l’immunité, dans une étude publiée le 23 février 2023 dans le journal Immunity.
Pour économiser de l’énergie, le corps sauvegarde ses monocytes
Les chercheurs ont observé que le jeûne a un effet très rapide sur le système immunitaire, visible lorsque les souris sautaient un petit déjeuner (qui est le plus grand repas de la journée pour ces animaux). Après à peine 4 heures de jeûne, le corps mettait en place des stratégies d’économie afin de sauvegarder l’énergie. Pour cela, il ralentissait la production de monocytes (des globules blancs essentiels pour la défense immunitaire contre les pathogènes). “Les monocytes sont très couteux énergétiquement, explique Filip Swirski. Ils sont produits dans la moelle épinière en continu et dans de larges quantités, alors que leur durée de vie est très courte, d’environ 20 heures.” Diminuer leur production permet donc au corps d’économiser de l’énergie préventivement, car il ne sait pas combien de temps durera ce manque de carburant causé par le jeûne.
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