De Javier Milei à Giorgia Meloni, l’internationale trumpiste

De Javier Milei à Giorgia Meloni, l’internationale trumpiste. La une du numéro 1785 de “Courrier international”.

C’est reparti. Mais cette fois, ce ne sera pas la même chose. “Il n’y aura pas de retour en arrière possible”, s’inquiétait récemment Edward Luce dans le Financial Times. “C’est une nouvelle ère politique” qui s’ouvre, écrit de son côté Nate Cohn dans The New York Times.

Lundi 20 janvier, Donald Trump sera officiellement investi comme 47e président des États-Unis lors d’une cérémonie en grande pompe à Washington qui devrait réunir – entorse au protocole habituel – un parterre de chefs d’État et de responsables politiques étrangers. Et non des moindres : Javier Milei, le président libertarien argentin, Nayib Bukele, son homologue salvadorien, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement italien, et, côté français, à ce stade… Éric Zemmour, tous figures de la droite populiste en Amérique latine et en Europe.

C’est une véritable internationale réactionnaire (d’où notre titre de couverture) que le nouveau président a conviée pour l’occasion. Et ce n’est bien sûr pas un hasard. Pour la presse étrangère, la victoire du milliardaire républicain est le point d’orgue de la contre-révolution conservatrice qui, de l’Argentine à la Hongrie, en passant par le Salvador, les Pays-bas, l’Italie, l’Allemagne ou la France, est en train de balayer des décennies de conquêtes progressistes.

“Le retour de Donald Trump marque un point de rupture historique, comparable dans ses conséquences géopolitiques à l’effondrement de l’Union soviétique : la fin définitive d’un ordre mondial caractérisé par la démocratie libérale”, avance le philosophe britannique John Gray dans le New Statesman. C’est ce basculement en profondeur que nous avons choisi de décrypter dans ce numéro. Un vibe shift – littéralement “changement d’ambiance” – pour reprendre le mot d’un autre historien britannique, Niall Ferguson.

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“À droite toute”, s’enthousiasme l’hebdomadaire conservateur The Spectator quand, en Belgique, De Tijd évoque 2024 comme le “Mai 68 de la droite”. Pendant des années, explique le quotidien, “un vieux consensus a prévalu autour des bienfaits de l’immigration, de la mondialisation et de la collaboration internationale”. Mais la répétition des crises – financière, migratoire, sanitaire – a mis à mal ce consensus. Progressivement, “une partie de la population s’est sentie trahie par des élites qu’elle a perçues comme plus préoccupées par des débats ‘wokes’ ou les droits des minorités”.

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