Jardin collectif : un petit coin de nature en partage

BONNAUD GUILLAUME/ PQR/MAXPPP

Îlots de verdure dans le paysage urbain, les jardins collectifs, qu'ils soient partagés ou familiaux, offrent la possibilité de cultiver fleurs, fruits et légumes, et surtout le plaisir de se retrouver au grand air. Un lieu de vie et de convivialité.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°213 daté avril/ juin 2023.

Il y a ceux qu'on aperçoit chaque jour, en allant prendre le bus ou le métro. Comme l'îlot Amaranthes dans le quartier de la Guillotière à Lyon, ou le jardin Fessart, enchâssé entre une clinique et un immeuble, dans le 19e arrondissement de Paris. Il en existe de plus secrets, abrités dans des résidences HLM ou des parcs publics, comme Le Poireau agile le long du canal Saint-Martin à Paris. D'autres encore sont relégués à la périphérie de la ville comme les jardins ouvriers de Villeurbanne, implantés dans un ancien méandre du Rhône…

Sous de multiples visages, les jardins collectifs essaiment partout, en France comme à l'étranger, innombrables. Des oasis de verdure format miniature, des respirations dans un univers bétonné. "Jardin familial, communautaire, ouvrier, de subsistance, mir russe, plantage suisse, allotment garden anglais, jardin pédagogique, thérapeutique, urbain ou rural, il en existe à toute échelle", observe la philosophe Joëlle Zask dans son ouvrage "La Démocratie aux champs". Mais le concept du jardin partagé est universel : "un terrain cultivable qui n'appartient à personne en particulier mais qui dépend, selon les cas, de la commune, de l'État, plus anciennement du royaume ou de Dieu."

Au commencement était… l'abbé Jules-Auguste Lemire (1853-1928). Député-maire d'Hazebrouck (Nord), grande figure du catholicisme social, il crée en 1896 la Ligue française du coin de terre et du foyer, dans le but d'améliorer le sort des ouvriers : la mise à disposition d'une parcelle de terre doit leur permettre de se nourrir et de bénéficier du grand air et de la lumière naturelle, afin de compenser l'effet de l'environnement polluant dans lequel ils travaillent et des locaux insalubres qu'ils habitent. "Grâce au jardinage, l'ouvrier développe les vertus morales qui contrebalancent les vices contractés à la ville, à l'usine et au cabaret où il se rue après le trava[...]

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