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Japon: Un ex-ministre de la Défense pourrait remplacer Inada en août

Un ancien ministre japonais de la Défense pourrait remplacer à la tête de ce ministère Tomomi Inada (photo). /Photo prise le 24 juillet 2017/REUTERS/Toru Hanai

TOKYO (Reuters) - Un ancien ministre japonais de la Défense pourrait remplacer à la tête de ce ministère Tomomi Inada, qui est fragilisée par une affaire de dissimulation et par une série de bourdes et autres faux pas, ont rapporté jeudi des médias nippons. Tomomi Inada a ouvert une enquête sur des informations de presse laissant penser que des responsables de la défense ont cherché à minimiser voire cacher des rapports d'activité faisant état d'une aggravation de la situation au Soudan du Sud lorsque un contingent japonais y était déployé dans le cadre d'une opération de maintien de la paix de l'Onu. Inada, qui est la protégée du Premier ministre Shinzo Abe, dément toute implication directe dans l'affaire de dissimulation mais elle devrait néanmoins être remplacée à la faveur d'un remaniement qui pourrait intervenir début août du fait de ce scandale mais aussi de bévues. A en croire l'agence de presse Kyodo, Shinzo Abe devrait lui trouver comme successeur une personnalité qui a déjà été ministre de la Défense, de manière à donner une image de stabilité, alors que lui-même a fort à faire avec plusieurs scandales. Parmi les successeurs potentiels d'Inada, Kyoto cite le nom d'Itsunori Onodera, qui fut ministre de la Défense pendant près de deux ans, à partir de la fin 2012, date du retour de Shinzo Abe au pouvoir. L'affaire des rapports d'activité des Forces d'autodéfense japonaises au Soudan du Sud a conduit le général Toshiya Okabe, chef d'état-major des forces terrestres, à décider de démissionner, ont rapporté des médias japonais. Le ministère de la Défense n'a fait aucune déclaration à ce sujet. Le ministère doit rendre public vendredi son rapport d'enquête sur l'affaire de dissimulation, selon la presse. Les dernières troupes japonaises ont quitté le Soudan du Sud fin mai, signifiant momentanément la fin des efforts de Shinzo Abe pour développer le rôle de l'armée nippone dans des opérations extérieures. Le contingent des Forces d'autodéfense au Soudan du Sud a compté jusqu'à 350 hommes et a été basé pendant cinq ans dans la capitale Juba. La Constitution japonaise interdit aux forces d'autodéfense de s'engager à l'étranger dans des conflits actifs. Mais depuis novembre 2016, elles peuvent mener des missions de sauvetage et escorter des employés de l'Onu et des coopérants humanitaires, décision qui a soulevé une polémique au Japon. Ce rôle nouveau pour les forces d'autodéfense découle d'une loi de 2015 sur la sécurité qu'a fait adopter le gouvernement Abe. Ses détracteurs estiment que le pacifisme inscrit dans la Constitution japonaise en sort affaibli. (Elaine Lies; Eric Faye pour le service français)