Jane Campion sur Netflix avec Benedict Cumberbatch en cow-boy torturé

Benedict Cumberbatch, cow-boy torturé dans
Benedict Cumberbatch, cow-boy torturé dans

Première femme à avoir décroché une Palme d'or à Cannes, la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion s'interroge sur les stéréotypes masculins dans The Power of the Dog, un huis clos étouffant dans un monde de cow-boys, mis en ligne mercredi sur Netflix.

Le film, avec Benedict Cumberbatch et Kirsten Dunst, a obtenu l'un des principaux prix à Venise (Lion d'Or de la meilleure réalisation) mais ne sort pas au cinéma en France, où seuls les abonnés à la plateforme américaine pourront le visionner.

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Adapté du roman éponyme de Thomas Savage (publié en 1967, sorti en France sous le nom Le pouvoir du chien), il entraîne le spectateur dans un ranch du Montana au début du XXe siècle. La vie du célibataire endurci Phil Burbank (Benedict Cumberbatch) est bouleversée par l'arrivée de la nouvelle femme de son frère George, Rose (Kirsten Dunst), et du fils de cette dernière, issu d'un précédent mariage.

Atmosphère toxique

Rendu furieux par ce changement, il se met à harceler la nouvelle venue et son enfant, créant une atmosphère toxique et une tension aux limites du supportable dans ce lieu perdu au milieu de paysages quasi déserts.

"D'une certaine manière, c'est un huis clos, et c'est presque comme s'ils étaient sur une petite embarcation au milieu d'un océan. Car même si le paysage est grandiose, on se sent isolé: c'est immense et très solitaire à la fois, tout particulièrement pour Rose", analyse Jane Campion, interrogée par l'AFP à Venise.

Société au bord de l'implosion

A petites touches, la réalisatrice peint un tableau de cette société corsetée au bord de l'implosion, où domine une morale sévère et où la place des femmes est encore bien exiguë. Peu à peu, les "squelettes" de chacun des personnages sortent du placard, brouillant l'image que se donnent les protagonistes.

"C'est le portrait d'une époque, et quelques femmes pourraient être légèrement frustrées par le personnage de Rose, mais à cette époque beaucoup de femmes n'avaient pas tant de choix", reconnaît Jane Campion, qui met en scène pour la première fois des premiers rôles masculins.

La Leçon de piano, Palme d'or à Cannes en 1993, "prend le point de vue des femmes en explorant la sensualité. Ce film prend davantage la perspective des hommes", explique-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com