"J'ai des enregistrements": Victor Castanet maintient ses accusations contre Aurore Bergé
La justice donnera-t-elle raison à Aurore Bergé? L'entourage de la ministre démissionnaire a indiqué à BFMTV ce mercredi 18 septembre qu'une plainte sera "évidemment" déposée en diffamation contre le journaliste Victor Castanet, auteur du livre-enquête Les Ogres, qui pointe les dysfonctionnements de plusieurs crèches privées.
L'ouvrage accuse aussi l'ancienne députée des Yvelines de collusion avec le lobby des crèches privées. Sur BFMTV, Victor Castanet maintient les élements avancés dans son livre et affirme posséder plusieurs documents étayant sa version.
"C'était un échange de bon procédés"
"Un certain nombre de témoins [m'ont ammené] des messages Whatsapp, des messages Telegram, j'ai des enregistrements, j'ai des mails... tout ce qui est rapporté dans ce livre est vérifié par des avocats. Tout cela prend beaucoup de temps pour être sûr qu'on ne puisse pas être mis en défaut", explique Victor Castanet.
"Des acteurs du privé et des anciens collaborateurs" de la ministre ont expliqué au journaliste qu'après la sortie de deux livres en novembre 2023 qui dénoncent des "usines" à bébés, Elsa Hervy, déléguée de la Fédération française des entreprises de crèches, et Aurore Bergé ont travaillé main dans la main pour définir comment elles allaient gérer la séquence médiatique".
"C'était un échange de bon procédés", résume Victor Castanet. Aurore Bergé aurait demandé à Elsa Hervy que les membres de la fédération ne critiquent pas le gouvernement. En échange, la ministre aurait fait preuve de "mansuétude" et aurait "écouté les messages" du groupe.
"La fédération a transmis des notes à Aurore Bergé et ces notes ont été repris presque mot pour mot, comme des éléments de langage. J'ai d'ailleurs un certain nombre d'enregistrements dans lesquels des membres de la Fédération indiquent qu'ils arrivent à 'copiloter' les annonces de la ministre", poursuit Victor Castanet.
Aurore Bergé dément toute proximité
Le livre-enquête Les Ogres avance également qu'Aurore Bergé aurait pesé de tout son poids pour éviter une commission d'enquête en novembre 2023. Si cette commission d'enquête a finalement bien eu lieu, la ministre préférait appuyer la création d'une mission flash aux pouvoirs bien moindres et à la durée beaucoup plus courte.
Ce qu'a démenti la ministre auprès du Parisien début septembre. "Il y avait un parti pris idéologique de LFI sur le sujet mais je voulais œuvrer pour l’intérêt public. J’ai d’ailleurs lancé dans la foulée deux missions de l’Igas sur les microcrèches. Je n’ai rien à cacher et l’État non plus", a déclaré Aurore Bergé.
Quant aux liens avec Elsa Hervy? Les deux femmes se connaissent bien. La déléguée de la Fédération française des entreprises de crèches a travaillé au sein de l'UMP puis au cabinet de Brice Hortefeux, alors ministre de l'Immigration puis de Christian Estrosi à Bercy dans les années 2000. Aurore Bergé fut, elle, notamment responsable des Jeunes populaires, le mouvement de jeunesse du parti de droite.
"On s'est effectivement rencontré en 2008 à l'UMP", a confirmé Aurore Bergé, qui dément cependant toute proximité avec la lobbyiste. "On ne s'est pas revues pendant quinze ans. Nous n'avons jamais déjeuné ni pris un café en tête-à-tête ensemble", se défend-elle encore.