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Jacques Audiard et les acteurs français sacrés à Cannes

Le Festival de Cannes a sacré dimanche le film "Dheepan", réalisé par le Français Jacques Audiard (au centre), avec la Palme d'or, et les acteurs français Vincent Lindon et Emmanuelle Bercot, respectivement prix d'interprétation masculine et féminine. /Photo prise le 24 mai 2015/REUTERS/Eric Gaillard

CANNES (Reuters) - Le Festival de Cannes a sacré dimanche le film "Dheepan", réalisé par le Français Jacques Audiard, avec la Palme d'or, et les acteurs français Vincent Lindon et Emmanuelle Bercot, respectivement prix d'interprétation masculine et féminine. Emmanuelle Bercot, récompensée pour son rôle dans "Mon roi", de la réalisatrice française Maïwenn, partage son prix avec l'actrice américaine Rooney Mara pour son rôle dans "Carol", réalisé par Todd Haynes. "Recevoir un prix de la part des frères Coen, c'est une chose assez exceptionnelle (...). Je vous dois beaucoup de choses", a dit Jacques Audiard aux deux présidents du jury, les réalisateurs américains Joel et Ethan Coen, Palme d'or en 1991 pour "Barton Fink". "Je pense à mon père", a ajouté le réalisateur, fils du dialoguiste et scénariste Michel Audiard. Jacques Audiard avait reçu à Cannes le prix du scénario pour "Un héros très discret" en 1996 et le Grand prix en 2009 pour "Un prophète". Son film "Dheepan" raconte la nouvelle vie que tentent de construire des réfugiés tamouls ayant fui le Sri Lanka dans une cité française sensible. "Ce soir, ma vie va au-delà de tous mes rêves", a déclaré Emmanuelle Bercot, prix d'interprétation féminine pour le rôle de Tony, qui examine depuis un centre de rééducation son histoire d'amour destructrice avec Georgio, joué par Vincent Cassel. Vincent Lindon, prix d'interprétation masculine pour son rôle dans "La loi du marché", réalisé par le Français Stéphane Brizé, interprète un chômeur prenant un emploi de vigile et confronté à un dilemme moral. "C'est la première fois que je reçois un prix dans ma vie", a-t-il déclaré. "Ce prix, je le dédie à tous ces gens qui ne sont pas toujours considérés à la hauteur de ce qu'ils méritent et qui sont les citoyens qui sont un peu laissés pour compte", a-t-il ajouté. "LE CINÉMA FRANÇAIS RAYONNE" Pour François Hollande, "plus qu'un rôle, c'est un message de fraternité adressé au monde du travail". "Ces récompenses démontrent toute la diversité, l'ouverture et la créativité du cinéma français et l'efficacité et l'originalité de son mode de financement que je veux absolument préserver et défendre au niveau européen", a ajouté le président français dans un communiqué. Le Premier ministre, Manuel Valls, s'est lui aussi réjoui du sacre de ses compatriotes. "Jacques Audiard, Emmanuelle Bercot, Vincent Lindon et Agnès Varda : le cinéma français rayonne ce soir à Cannes et dans le monde", a-t-il déclaré sur Twitter. La réalisatrice française Agnès Varda s'est vue remettre une Palme d'honneur. Le Grand prix est revenu à "Saul Fia" ("Le Fils De Saul"), réalisé par le Hongrois László Nemes, dont l'histoire se déroule en 1944 au camp d'Auschwitz-Birkenau. Le prix de la mise en scène a été attribué au Taïwanais Hou Hsiao-Hsien pour "Nie Yinniang" ("The Assassin"), un film d'action dans la Chine du IXe siècle. "The Lobster", un film d'anticipation réalisé par le Grec Yorgos Lanthimos, a obtenu le prix du jury. Le prix du scénario a été remis au réalisateur mexicain Michel Franco pour "Chronic", dans lequel Tim Roth interprète un aide soignant accompagnant des patients en fin de vie. Le palmarès : - Palme d'or : "Dheepan", réalisé par Jacques Audiard - Grand prix : "Saul Fia" ("Le fils de Saul"), réalisé par László Nemes - Prix de la mise en scène : Hou Hsiao-Hsien pour "Nie Yinniang" ("The Assassin") - Prix du jury : "The Lobster", réalisé par Yorgos Lanthimos - Prix du scénario : Michel Franco pour "Chronic" - Prix d'interprétation féminine : Emmanuelle Bercot, dans "Mon roi", et Rooney Mara, dans "Carol". - Prix d'interprétation masculine : Vincent Lindon, dans "La loi du marché" - Palme d'or du court métrage : "Waves '98" de Ely Dagher (Equipe de Reuters à Cannes, Jean-Baptiste Vey à Paris, édité par Tangi Salaün)